L’EI revendique l’attentat d’Istanbul, l’assaillant traqué

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Publié le 01/01/2017 à 7:34 - Mise à jour le 01/01/2017 à 7:34

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l’EI indique qu' »un des soldats du califat » a mené l’attaque au Reina, une boîte de nuit huppée de la métropole turque, qui a fait de nombreuses victimes étrangères, pour la plupart originaires de pays arabes.
C’est la première fois que l’EI revendique directement un attentat en Turquie, mais plusieurs attaques contre des cibles touristiques, notamment à Istanbul, lui ont déjà été attribuées par les autorités.

L’auteur de l’attaque, qui a semé la mort au Reina en tirant au hasard sur les centaines de personnes qui y célébraient la nouvelle année, est toujours en fuite et activement recherché.
Des « données relatives aux empreintes digitales et à l’apparence » du tueur ont été obtenues, a déclaré le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus, évoquant une « enquête difficile ». « Nous allons rapidement entrer dans le processus d’identification », a-t-il ajouté.
Des équipes de la police antiterroriste d’Istanbul ont arrêté et placé en garde à vue lundi huit personnes dans le cadre de l’enquête sur cette attaque.

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L’attentat du Nouvel An survient alors que l’armée turque tente, au prix de lourdes pertes, de reprendre la ville d’Al-Bab, un bastion de l’EI dans le nord de la Syrie où Ankara mène une offensive contre les jihadistes, mais aussi les milices kurdes. 
Dans son communiqué, l’EI accuse la Turquie, un pays peuplé majoritairement de musulmans, de s’être alliée aux chrétiens, vraisemblablement en référence à la coalition internationale antijihadiste menée par Washington et dont fait partie Ankara.
« Nous continuerons à mener nos opérations extérieures avec détermination », a déclaré lundi M. Kurtulmus à l’issue d’un Conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat Recep Tayyip Erdogan, lequel ne s’est pas publiquement exprimé depuis l’attentat.

L’attentat au Reina marque un début 2017 sanglant pour la Turquie, déjà secouée en 2016 par une tentative de coup d’Etat et une vague d’attentats meurtriers liée aux jihadistes ou à la rébellion kurde.

A 01H15 dimanche (22H15 GMT samedi), un homme armé d’un fusil d’assaut a surgi devant la discothèque située au bord du Bosphore, sur la rive européenne d’Istanbul, abattant deux personnes à l’entrée avant de pénétrer à l’intérieur et d’y semer la mort.
Selon les médias turcs, l’assaillant a tiré entre 120 et 180 balles au cours de l’attaque, avant de changer de tenue et de s’enfuir.
Plusieurs des victimes ont été tuées d’une balle dans la tête à bout portant, selon les médias turcs, citant des rapports d’autopsie.

« Je repense à ces moments, je n’arrive pas à les effacer de ma mémoire. Les gens paniqués, le sang, les bruits de coups de feu », a raconté à l’AFP un rescapé franco-turc, Yusuf Kodat.
« Le danger persiste », a écrit lundi le chroniqueur Abdulkadir Selvi dans le quotidien Hürriyet. « Tant que ce terroriste ne sera pas arrêté, nous ne saurons pas où et quand un massacre pourrait avoir lieu. »

Cette attaque s’est produite malgré un déploiement massif de forces de police à Istanbul, ville tentaculaire frappée par de nombreux attentats au cours de l’année écoulée.
Selon Hürriyet, les enquêteurs estiment que l’assaillant pourrait être lié à une cellule qui a commis un triple attentat-suicide à l’aéroport Atatürk d’Istanbul qui a fait 47 morts en juin, imputé à l’EI par les autorités. 

D’après les derniers chiffres des médias, 12 Turcs sont décédés dans l’attentat au Reina, dont un belgo-turc, et 27 étrangers. Parmi les étrangers tués, pour la plupart originaires de pays arabes, figurent deux Jordaniens, trois Irakiens et trois Libanais.
Une Franco-tunisienne, une Canadienne et une jeune Israélienne sont également décédées.

Des centaines de personnes ont assisté lundi aux funérailles de Yunus Görmek, un Turc âgé de 23 ans qui travaillait comme serveur au Reina pour financer ses études, selon un photographe de l’AFP.
Cette attaque a suscité une vague de réactions indignées dans le monde. Washington, Moscou, Paris et Berlin, ainsi que le pape François l’ont condamnée.
L’état-major turc a indiqué que des avions turcs et russes avaient bombardé des cibles de l’EI dans le secteur d’Al-Bab dans la nuit de dimanche à lundi.
Les jihadistes ont menacé à plusieurs reprises de frapper la Turquie en représailles à ses opérations en Syrie.
 

AFP

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