Les tensions persistent en Nouvelle-calédonie, Macron prêt au référendum sur la réforme contestée

Publié le

La situation reste "difficile" dimanche en Nouvelle-Calédonie, certains quartiers du Grand Nouméa échappant toujours au contrôle des forces de l'ordre malgré la volonté de "rétablir l'ordre" d'Emmanuel Macron, qui se dit prêt à soumettre au référendum national la réforme contestée du corps électoral.

Publié le 25/05/2024 à 17:07 - Mise à jour le 27/05/2024 à 10:03

La situation reste "difficile" dimanche en Nouvelle-Calédonie, certains quartiers du Grand Nouméa échappant toujours au contrôle des forces de l'ordre malgré la volonté de "rétablir l'ordre" d'Emmanuel Macron, qui se dit prêt à soumettre au référendum national la réforme contestée du corps électoral.

Toujours extrêmement vive, la tension en Nouvelle-Calédonie a été de nouveau adressée par Emmanuel Macron depuis Paris, ce samedi. Après son passage à Nouméa en milieu de semaine, le chef de l’État joue la carte de l’apaisement. « Je peux aller à tout moment au référendum » sur cette réforme déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée nationale, a-t-il déclaré dans un entretien au Parisien. Il rappelle toutefois sa volonté de voir les élus calédoniens s’entendre sur « un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté par le Parlement » , note l’AFP.

Le territoire français du Pacifique Sud est plongé dans le chaos depuis le 13 mai, sur fond d’adoption à Paris d’une réforme prévoyant le dégel du corps électoral local, c’est-à-dire son élargissement aux personnes établies depuis au moins 10 ans. Les partisans de l’indépendance jugent que ce dégel risque de « minoriser » encore plus le peuple autochtone kanak.

Sur le terrain, la situation « demeure très difficile pour les habitants de l’île, en particulier dans le Grand Nouméa » , a relevé samedi soir la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, dans un communiqué.

– PUBLICITE –

De nombreux barrages sont toujours en place, malgré les efforts des plus de 2 700 policiers et gendarmes déployés qui les démontent dans la nuit. À la Vallée-du-Tir, un tronc d’arbre encore fumant et de nouvelles carcasses de voitures en travers de la route témoignent des heurts de la nuit. Des CRS contrôlent l’entrée de la zone industrielle de Ducos, durement touchée depuis le début des émeutes.

Les Français de métropole, restés coincés dans l’archipel en raison des émeutes, commencent pour leur part à entrevoir le bout du tunnel : de premiers vols à bord d’appareils militaires ont décollé samedi de l’aérodrome international de Nouméa vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Des dizaines de Polynésiens vont ainsi revenir au fenua, ce dimanche.

Lire aussi : Nouvelle-Calédonie : un vol militaire pour permettre le retour des Polynésiens

Le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), principale composante indépendantiste, a admis samedi qu' »aujourd’hui, l’objectif principal du mouvement indépendantiste est d’apaiser les tensions et de trouver des solutions durables pour notre pays » .

Les indépendantistes réclament toujours le retrait de la réforme constitutionnelle, qui a provoqué les pires violences en 40 ans et réveillé le spectre des « Evènements » qui, de 1984 à 1988, avaient fait près de 80 morts et craindre la plongée de la Nouvelle-Calédonie dans la guerre civile.

« J’assume un geste d’apaisement et d’ouverture mais je ne prendrai jamais de décision de report ou de suspension sous la pression de la violence » , a redit Emmanuel Macron au Parisien.

Le bilan des violences est passé vendredi à sept morts, le septième étant un homme de 48 ans dont l’identité n’a pas été communiquée, tué à Dumbéa par un policier. Ce dernier a été placé en garde à vue.

Le président de la République a donné jusqu’à la fin juin aux élus et responsables politiques de l’archipel, aidés par une « mission de médiation » de trois hauts fonctionnaires, pour trouver « un accord global » qui « puisse être soumis au vote des Calédoniens ».

Dernières news

Activer le son Couper le son