L’étudiant à l’origine du groupe de discussion a été condamné vendredi à deux ans de prison avec sursis par la cour d’assises spéciale de Paris.
Après plus de cinq heures de délibéré, le doctorant en anthropologie, âgé de 26 ans, a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs terroriste. L’avocat général avait requis à son encontre une peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis.
Placé sous contrôle judiciaire depuis sa mise en examen en septembre 2016, le jeune homme, sans antécédent judiciaire, comparaissait libre devant le tribunal.
– PUBLICITE –
Originaire de Douarnenez (Finistère), le jeune homme, présenté comme souffrant de « troubles bipolaires » par ses avocats, avait créé en juillet 2016, sous le pseudonyme d’Abou Jaafar, un groupe de discussion sur la messagerie cryptée Telegram afin, a-t-il expliqué, de réaliser « une immersion » au cœur des réseaux jihadistes.
Sans religion, il avait l’intention, selon ses avocats, de mener des recherches sur le jihadisme. L’avocat général a mis en doute cette « étude scientifique », qualifiant au passage le jeune homme d' »apprenti-sorcier » cherchant le frisson de l’aventure.
L’étudiant, qui suit un cursus spécialisé en préhistoire, n’avait pas mis son université au courant de ses « recherches » et n’a laissé aucune note sur ses éventuels travaux.
Son groupe de discussion a agrégé « des individus plus dangereux les uns que les autres », a fait remarquer l’avocat général. Parmi ses membres a figuré le jihadiste Rachid Kassim un temps présenté comme « l’ennemi public numéro 1 » de la France.
Lire aussi – Terrorisme : 12 ans de prison requis contre un Polynésien prêt à passer à l’acte
Coaccusé, un autre membre du groupe de discussion, un Polynésien de 24 ans, également sans antécédent judiciaire et souffrant d’une forme de la maladie de Charcot, a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs terroriste et condamné à une peine de 12 ans de réclusion, comme requis par l’avocat général.
Ce Tahitien, détenu depuis sa mise en examen en août 2016, avait reconnu au cours de l’instruction avoir envisagé de s’attaquer à un commissariat ou à des militaires.
Mais, a fait remarquer son avocat, du fait notamment de son handicap qui l’empêche de fermer le poing ou de se tenir debout pendant longtemps, le jeune homme, qui se présente comme « un observant scrupuleux » de l’islam, n’a pas « les moyens physiques » de passer à l’acte ou de fabriquer des engins explosifs.
Aucun projet précis d’attentat n’a pu lui être imputé.