Elle est décédée dans la nuit de lundi à mardi, a appris mercredi l’AFP auprès de son entourage, confirmant une information de TF1.
Geneviève de Fontenay « était une figure de notre culture populaire et a durablement marqué le paysage audiovisuel français », a réagi Emmanuel Macron dans un communiqué.
« Le président de la République et son épouse saluent la mémoire d’une femme dont l’engagement et la personnalité lui valaient l’affection de millions de nos compatriotes, changèrent des vies, firent la fierté et la joie de spectateurs, de villes, de régions », a ajouté l’Elysée.
– PUBLICITE –
Retirée de la vie publique depuis des années, Geneviève de Fontenay avait été mise en examen en juin dernier pour injures et incitation à la discrimination transphobes.
Emblématique « Miss des Miss », elle avait claqué la porte du concours pour divergences de vues en 2010. Défendant une image conservatrice de la féminité, elle avait progressivement été ostracisée.
« Geneviève de Fontenay a su mettre en avant les femmes, leur indépendance et a fait basculer le destin de nombreuses d’entre elles », a loué dans un communiqué la présidente de la Société Miss France, Alexia Laroche-Joubert.
En 2002, Endemol, géant européen de la téléréalité, avait racheté cette société. Rapidement, la « dame au chapeau » et Endemol étaient entrés « en conflit éthique », selon elle, sur l’organisation du concours et de la cérémonie.
Elle avait fini par en claquer la porte pour lancer son propre concours dissident, Miss Prestige nationale, déclenchant une guerre judiciaire avec Endemol.
Désuète
Née le 30 août 1932 à Longwy (Meurthe-et-Moselle) dans une famille de dix enfants dont elle est l’aînée, Geneviève Mulmann s’est tôt fait remarquer par ses tenues, portant dès l’adolescence des tailleurs chics.
Elle rencontre en 1954 le président de la structure Miss France de l’époque, Louis Poirot, dit de Fontenay, de 24 ans son aîné.
Elue « Miss Elégance » en 1957, Geneviève de Fontenay a été un temps mannequin pour Balenciaga. Pendant des décennies, elle incarne l’élégance à la française avant d’en devenir une figure désuète.
Elle reprendra seule en 1981 la direction du Comité Miss France, après la disparition de Louis de Fontenay.
Connue pour ses coups de gueule et ses propos polémiques, elle avait boycotté le centenaire des concours de beauté en France organisé fin 2020 par TF1. Geneviève de Fontenay rejetait la date de 1920 – celle du premier concours de « la plus belle femme de France »- et retenait celle de 1928, lorsqu’il fut rebaptisé « Miss France ».
« C’est une icône du patrimoine français. (…) On n’était pas toujours d’accord mais j’ai toujours eu beaucoup de respect pour Geneviève », a déclaré à l’AFP Sylvie Tellier, Miss France 2002 et ancienne directrice générale de la Société Miss France
Même tonalité pour Christiane Lillio, Miss France 1968, proche de la dame au chapeau qui loue « une femme très forte, qui avait de l’élégance, du savoir, des valeurs ».
« Elle était attachée à la valeur humaine des jeunes femmes et au respect de leur corps », a-t-elle déclaré à l’AFP.
« Tristesse et émotion après la disparition de notre chère dame au chapeau. (…) J’aimais son franc-parler, ses emportements patriotiques, sa défense des MissFrance. RIP pensées à sa famille », a réagi sur X le journaliste et animateur Stéphane Bern.
« Geneviève de Fontenay, elle avait son petit caractère. (…) Elle a tenu haut et fort son poste de patronne des Miss France », a souligné sur BFMTV Jean-Pierre Foucault.
L’animateur star de C8 Cyril Hanouna a de son côté loué, sur X, « une personne comme il y en a de moins en moins et qui va (beaucoup) nous manquer ».