« Il est clair que le calendrier initial est un peu chamboulé. Le deuxième tour des municipales aura lieu en juin alors qu’on devait en avoir terminé en mars », a déclaré à l’AFP Louis Mapou, chef du groupe UNI (Union nationale pour l’indépendance-FLNKS) au Congrès.
La date du 6 septembre pour organiser le deuxième référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa, a été fixée après un consensus entre loyalistes et indépendantistes, en fin d’année dernière.
« Moi je suis favorable à un report de deux mois, à fin octobre, compte tenu d’une part de la pandémie et d’autre part du report des municipales. Nous voulons éviter qu’il y ait un chevauchement entre les campagnes », a pour sa part indiqué Victor Tutugoro, figure historique du FLNKS et élu territorial.
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La question sera à l’ordre du jour d’une réunion vendredi du bureau politique élargi de la coalition indépendantiste. « Tout le monde veut repousser », a précisé à l’AFP une source interne.
Présidente de la province Sud, Sonia Backès, membre de la droite non indépendantiste, est en revanche fermement opposée à cette demande dont elle a indiqué avoir pris connaissance par le Premier ministre, lors d’un échange téléphonique. Lundi soir, Edouard Philippe s’est tour à tour entretenu avec six dirigeants politiques de Nouvelle-Calédonie. « On a donné notre parole pour le 6 septembre, on ne souhaite pas du tout reporter », a-t-elle déclaré à l’AFP, accusant les indépendantistes de « posture pour faire pression sur l’État ».
Ces dissensions sur la date du scrutin référendaire interviennent dans un contexte politique déjà tendu. Lundi, dans une « lettre ouverte aux citoyens calédoniens », Daniel Goa, président de l’Union Calédonienne, l’une des principales formations du FLNKS, a « officiellement demandé le renvoi du haut-commissaire (préfet) et de ses équipes ainsi que celui du commandant des forces armées ».
Le leader kanak a violemment mis en cause « la vision jacobine de la gestion de la crise du coronavirus par l’État » et l’a qualifié de « partisan et déloyal ». Il a aussi accusé l’armée de ne pas respecter le protocole de quarantaine à l’arrivée à Nouméa.
Dans un communiqué, Le Rassemblement-LR a dénoncé « une manœuvre politicienne » tandis que Sonia Backès a fustigé « une entreprise de déstabilisation » de la Nouvelle-Calédonie.
Dans un communiqué, le haut-commissaire Laurent Prévost, a lui indiqué mardi soir avoir « pris connaissance avec regret » de la lettre ouverte de M. Goa « dont le seul but politique ne peut suffire à justifier les excès et les contre-vérités« .
Jugeant l’élu indépendantiste « mal informé », le représentant de l’État a fait valoir une gestion de la crise sanitaire « en concertation avec les institutions calédoniennes » ainsi qu’un respect strict des mesures de quarantaine par les militaires et les fonctionnaires.