« Nos militants considèrent qu’il est temps de passer à l’action pour se faire respecter », ont déclaré jeudi devant la presse les dirigeants de l’Union Calédonienne (UC), l’une des deux principales formations du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste).
Tout en reconnaissant que la « situation sanitaire est satisfaisante » -20 cas de coronavirus déclarés et zéro décès- l’UC a jugé que c’est au prix « d’un bras de fer » avec l’État. « La loi d’état d’urgence sanitaire nationale écrase nos compétences en s’opposant à nos protocoles », a déclaré Daniel Goa, président de l’UC.
Un confinement de 21 jours (14 en hôtel et 7 à domicile) est imposé à tout arrivant sur le sol de cet archipel très autonome, compétent en matière de contrôle sanitaire aux frontières. Toutefois, ce dispositif est exposé à un recours devant le juge des libertés, la loi nationale n’ayant pas pris en compte les conflits de compétences possibles en Nouvelle-Calédonie.
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Le parti indépendantiste s’insurge par ailleurs contre les relèves de gendarmes et de militaires, qui effectuent leur période de quarantaine en caserne, et non à l’hôtel comme les résidents rapatriés.
« C’est un protocole dégradé. Tout le monde circule dans une caserne et le turnover habituel des militaires n’est pas vital pour le pays », a affirmé Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement collégial en charge des transports.
L’UC a demandé « l’arrêt de ces relèves », mettant en avant le cas d’un gendarme-mobile testé positif au Covid-19 en début de semaine, à l’issue de sa quatorzaine, puis placé dans l’unité Covid de l’hôpital.
Réitérant une requête déjà formulée, le parti indépendantiste a réclamé en conséquence « le remplacement rapide du haut-commissaire de la République (préfet) et du commandant des forces armées ».
« Un engagement sur le terrain », sans plus de précision, est également envisagé par l’UC pour s’opposer à la demande de deux opérateurs métallurgiques d’augmenter leurs exportations de nickel alors que l’industrie est en plein marasme.
« Les richesses du pays ne doivent pas être bradées. L’UC réactive sa Cellule Mobilisation Mines », a indiqué M. Goa. Cette cellule avait organisé manifestations et blocages à la fin des années 2000 lorsque le FLNKS voulait un accès à la ressource pour construire une usine dans le nord de l’archipel.
La semaine dernière, le Palika, l’autre poids lourd de la coalition indépendantiste, a aussi « appelé la population à se mobiliser » contre ces exportations.
Ces tensions interviennent alors qu’un deuxième référendum sur l’indépendance doit avoir lieu le 4 octobre prochain, dans le cadre de la décolonisation progressive de la Nouvelle-Calédonie.