Nouvelle-Calédonie : les non-indépendantistes dénoncent un rapport d’experts de l’ONU

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Les deux principales formations non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont dénoncé mercredi la "désinformation" de quatre rapporteurs spéciaux de l'ONU, qui ont accusé la France de vouloir "démanteler l'accord de Nouméa" et se sont alarmés de la situation des Kanak.

Publié le 21/08/2024 à 9:37 - Mise à jour le 21/08/2024 à 10:01

Les deux principales formations non-indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont dénoncé mercredi la "désinformation" de quatre rapporteurs spéciaux de l'ONU, qui ont accusé la France de vouloir "démanteler l'accord de Nouméa" et se sont alarmés de la situation des Kanak.

« Les Loyalistes et le Rassemblement-LR considèrent que la communication partisane de quatre hauts fonctionnaires de l’ONU (…) est une faute politique grave » qui « ternit durablement le travail jusqu’alors respectable des Nations unies sur la question calédonienne », écrivent les deux partis dans un communiqué commun.

Quatre rapporteurs spéciaux de l’ONU ont estimé mardi dans un communiqué que le projet de réforme électorale porté par le gouvernement, qui a embrasé la Nouvelle-Calédonie à partir de mai, « menace de démanteler les autres acquis majeurs de l’accord de Nouméa liés à la reconnaissance de l’identité autochtone Kanak ».

« La tentative de démantèlement de l’accord de Nouméa porte gravement atteinte à leurs droits humains et à l’intégrité du processus global de décolonisation », ont aussi estimé les experts de l’ONU, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l’homme, mais ne s’expriment pas au nom de l’organisation.

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Pointant « les nombreuses erreurs contenues dans cette communication », les Républicains et le Rassemblement-LR répondent que « la France ne démantèle pas l’Accord de Nouméa, elle l’applique simplement » et rappellent que trois référendums d’autodétermination « supervisés par l’ONU » ont été organisés en 2018, 2020 et 2021.

« Le 13 mai, la CCAT (groupe accusé par le gouvernement d’avoir organisé les émeutes) a organisé un coup d’État pour arracher par la violence ce que les indépendantistes n’ont pu gagner par les urnes », ajoute le communiqué.

La réforme portée par le gouvernement prévoit que les élections provinciales locales, actuellement réservées aux natifs et résidents arrivés avant 1998 (date de l’accord de Nouméa) et à leurs descendants, soient ouvertes aux personnes ayant au moins dix ans de résidence en Nouvelle-Calédonie.

Les indépendantistes craignent que ce dégel ne « minorise encore plus le peuple autochtone kanak » mais les loyalistes rappellent que la période de dix ans de résidence était justement inscrite dans les accords de Nouméa, jusqu’à son gel en 2007 suite à une révision constitutionnelle.

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