Nouvelle-Calédonie : une partie du FLNKS contre la date du 12 décembre pour le référendum

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Cette date était une pierre d'achoppement entre les indépendantistes, qui plaidaient pour un référendum après la présidentielle de 2022, et les loyalistes, qui souhaitaient que l'échéance arrive le plus rapidement possible.

Publié le 04/06/2021 à 14:19 - Mise à jour le 04/06/2021 à 14:19

Cette date était une pierre d'achoppement entre les indépendantistes, qui plaidaient pour un référendum après la présidentielle de 2022, et les loyalistes, qui souhaitaient que l'échéance arrive le plus rapidement possible.

« Ce timing nous est imposé et il n’est pas bon du tout »: l’Union nationale pour l’indépendance, une des deux composantes du FLNKS, s’est opposée vendredi à la date du 12 décembre 2021 fixée par le gouvernement pour le troisième référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, se disant « inquiet pour la suite de l’accord de Nouméa ».  

Ce scrutin doit décider si le « Caillou » restera français ou deviendra indépendant. Sa date était une pierre d’achoppement entre les indépendantistes, qui plaidaient pour un référendum après la présidentielle de 2022, et les loyalistes, qui souhaitaient que l’échéance arrive le plus rapidement possible.

« Nous sommes inquiets pour la sortie de l’accord à cause de cette date. Ce timing nous est imposé par le ministre des Outre-mer et il n’est pas bon du tout », a déclaré à la presse Louis Mapou, chef du groupe UNI au Congrès (assemblée délibérante), accompagné de Victor Tutugoro, signataire de l’accord de Nouméa (1998).

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« Qui peut vous dire que le mouvement indépendantiste va participer (au référendum)? », a-t-il ajouté, refusant toutefois d’évoquer un éventuel boycott du scrutin « même si les militants en parlent ».

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a annoncé mercredi que le troisième et dernier référendum du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa (1998) aura lieu le 12 décembre, à l’issue d’une semaine de discussions entre loyalistes et indépendantistes à l’invitation du Premier ministre Jean Castex.      

Mais seule une branche du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), l’Union Calédonienne (UC), avait fait le déplacement à Paris, l’UNI ayant dénoncé une invitation aux contours « flous et ambigus ».     

Les loyalistes sont favorables à cette date mais la délégation UC-FLNKS ne l’a pas validée et s’est dite « déçue ».

« Dans l’esprit des partenaires de l’accord de Nouméa, il est clair qu’il revient au gouvernement de la République de définir la date et à lui seul. Après ils ont droit, évidemment c’est bien légitime, de dire qu’ils n’auraient pas pris cette date, néanmoins ce n’est pas une compétence partagée », a répondu M. Lecornu vendredi matin sur France info.

Un projet consensuel

Que le oui ou le non l’emporte fin 2021, le calendrier annoncé prévoit « une période de convergence, de discussions et de stabilité » jusqu’au 30 juin 2023, pour définir « un projet consensuel », qui sera lui aussi soumis à référendum.     

« Qu’est-ce qui justifie qu’au moment le plus important de notre histoire, on se précipite? », a interrogé Louis Mapou dont le parti plaide pour un scrutin en septembre 2022, en limite du délai légal borné par l’accord de Nouméa.

L’UNI a récemment changé de pied après avoir longtemps réclamé que le troisième référendum se tienne en 2021 par crainte que Marine Le Pen puisse être élue lors de la présidentielle de 2022.

Lors d’une réunion mi-avril de l’assemblée générale du Palika (parti de libération kanak), qui est la principale formation de l’UNI, la formation a en effet estimé que compte tenu du contexte politique et du long conflit autour du rachat d’une usine de nickel, mieux valait disposer de plus de temps et organiser le troisième et dernier référendum en toute fin d’accord de Nouméa, soit avant octobre 2022.

Ces déclarations interviennent alors que le FLNKS est traversé par de profondes divisions, qui paralysent depuis près de 4 mois l’installation du nouveau gouvernement collégial élu.

Les indépendantistes du FLNKS disposent de six « ministres » sur 11, soit chacun trois membres dans le gouvernement élu le 17 février dernier. Ils sont ainsi majoritaires au sein de l’exécutif collégial, pour la première fois depuis le début de l’accord de Nouméa (1998).      

Mais, à quatre reprises depuis cette date, leurs deux candidats, Samuel Hnepeune (UC) et Louis Mapou (UNI), se sont neutralisés. 

Pour la première fois depuis des décennies, le budget annuel de la collectivité a été arrêté début mai par le haut-commissaire de la République, le gouvernement sortant ne pouvant qu’expédier les affaires courantes.

Les référendums du 4 novembre 2018 et du 4 octobre 2020 ont été remportés par les pro-France avec 56,7% puis 53,3% des voix.

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