« La tendance, c’est que le choc est violent en Outre-mer et représente une perte d’un tiers de l’activité économique », a estimé Stéphane Foucaut, directeur de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (IEDOM) et l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEOM).
« On va aboutir à une contraction du PIB (dans les territoires ultramarins) de même ampleur que l’Hexagone (environ -6%), sauf pour la Polynésie française, qui va être plus directement impactée, en raison de sa très forte dépendance au tourisme« , notamment international, a-t-il expliqué.
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Le Premier ministre Edouard Philippe a assuré jeudi que « les Français pourront partir en vacances cet été, en juillet et en août dans l’Hexagone et en Outre-mer », à l’issue d’un comité interministériel sur le tourisme. Il a également annoncé un plan « sans précédent » de « 18 milliards d’euros d’engagements » en soutien au secteur du tourisme.
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Pour Stéphane Foucaut, « l’impact sera plus fort dès lors qu’on a une plus forte clientèle internationale », comme la Polynésie. Les autres territoires ultramarins disposent pour leur part d’un « socle plus important » de clientèle liée au tourisme affinitaire. « Les échanges entre la métropole et les Outre-mer se rétabliront, et la fréquentation touristique affinitaire reprendra bien avant la fréquentation touristique internationale ».
À l’inverse, la Nouvelle-Calédonie, où « le tissu industriel est plus développé et plus diversifié« , pourrait être « moins impactée » par la crise, selon lui.
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Outre « la place centrale du tourisme », le deuxième « facteur aggravant » pour l’économie ultramarine est « le tissu entrepreneurial des Outre-mer, composé à plus de 95 % de TPE« , qui sont « particulièrement vulnérable aux chocs conjoncturels« , a souligné Marie-Anne Poussin-Delmas, présidente des deux instituts.
Les premiers chiffres de l’indicateur du climat des affaires au premier trimestre 2020 montrent « une chute de l’indicateur. L’ensemble des entreprises entrevoit un choc fort, massif, sur leur activité », a-t-elle expliqué.
A contrario, le poids plus important du secteur public en outre-mer, « touché dans une moindre mesure par la crise », peut jouer « un rôle d’amortisseur« , a-t-elle précisé.