Séisme en Indonésie : au moins 832 morts, enterrements de masse prévus

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Publié le 29/09/2018 à 7:09 - Mise à jour le 29/09/2018 à 7:09

« Le nombre de victimes va continuer à augmenter », a averti le porte-parole de l’agence de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho, qui a annoncé le nouveau bilan ce dimanche 30 septembre. « Aujourd’hui nous allons commencer les enterrements de masse pour éviter la propagation des maladies », a-t-il précisé.

La plupart des victimes ont été recensées à Palu, agglomération de 350 000 habitants sur la côte ouest des Célèbes qui a été secouée vendredi par un séisme de magnitude 7,5 puis frappée par un tsunami. Les autorités et les ONG s’inquiètent aussi de la situation dans la région de Donggala plus au nord, qui reste très incertaine. 

Au moment du séisme, 71 étrangers se trouvaient à Palu et la plupart sont en cours d’évacuation, a indiqué le porte-parole. Les autorités cherchent encore à localiser trois Français, a-t-il précisé.

Recherches dans les décombres

Sur le terrain, les équipes de recherche mènent une course contre la montre pour sortir des survivants des décombres. Des équipes de sauveteurs en combinaison orange fouillent notamment les restes de l’hôtel Roa Roa, dans l’espoir d’en sortir de 50 à 60 personnes qui pourraient y être prisonniers. 
Nous avons sauvé trois personnes. Nous avons aussi entendu des voix, dont celle d’un enfant, qui demandait de l’aide. Mais ils sont toujours là-dessous »
, indique un volontaire, Thalib Bawano. « C’est très dur », explique à l’AFP Risa Kusuma, une mère de 35 ans qui berce son petit garçon fiévreux dans un centre pour déplacés de la ville de Palu. « L’ambulance apporte de nouveaux corps chaque minute ».

Dans la cour à l’arrière d’un hôpital, des dizaines de corps sont étendus, recouverts d’un sac ou d’une couverture sous le soleil, alors que les blessés attendent de l’autre côté du bâtiment pour pouvoir être soignés. Les hôpitaux, dont certains ont été endommagés, peinent à faire face à l’afflux de victimes. Et de nombreux blessés sont soignés en plein air. Plusieurs habitants cherchent leurs proches : « J’ai un enfant et il a disparu », explique Baharuddin, 52 ans debout sur le carrelage tâché de sang.

« Pas de nourriture, rien »

Face à la pénurie de nourriture, eau et carburant, les habitants ont commencé à se servir dans les supermarchés et des stations services, ont constaté des journaliste de l’AFP. « C’est une crise : il n’y a pas de nourriture, rien », se justifie un pillard. « À manger, de l’eau, c’est ce dont nous avons désespérément besoin ». Les autorités ont annoncé qu’elles ne sanctionneraient pas les pilleurs et rembourseraient les propriétaires des magasins, dans l’attente de l’arrivée de l’aide.

Le président indonésien Joko Widodo s’est déplacé à Palu dimanche pour observer le déploiement militaire destiné à porter assistance à la population. Des avions chargés de matériel et de nourriture ont pu atterrir à l’aéroport de la ville, dont plusieurs pistes sont inutilisables.

La ville de Palu est jonchée de carcasses de véhicules, de bâtiments réduits à des amas de débris, d’arbres déracinés et de lignes électriques abattues, témoignant de la violence des secousses ressenties à des centaines de kilomètres de là, et de la vague de 1,5 mètre qui s’est abattue sur la côte. « J’ai été emporté par une vague sur environ 50 mètres. Je ne pouvais me tenir à rien », a raconté Adi, un survivant du tsunami. « J’ai grimpé sur un magasin qui avait des barres sur sa devanture. Et je me suis reposé. Puis une deuxième vague est arrivée, encore plus haute. Et je me suis retrouvé sur un toit ». Effrayés par les répliques de tremblement de terre, de nombreux habitants de Palu ont préféré dormir dehors.

L’Indonésie, un archipel de 17 000 îles et îlots formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne et eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique. Le séisme qui a touché les Célèbes est plus puissant que la série de tremblements de terre qu’a connus l’Indonésie en août et qui avaient fait plus de 500 morts et environ 1 500 blessés sur l’île de Lombok, voisine de Bali.

Devant l’ampleur de la catastrophe, l’Union européenne a annoncé débloquer 1,5 million d’euros d’aide humanitaire.

Rédaction web avec AFP

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