La Corée du Sud va-t-elle participer à l’Aukus, accord de coopération militaire tripartite, formé par l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni ? Son souhait est en tout cas de contribuer au pilier consacré aux technologies de défense de l’alliance, a indiqué le ministre de la Défense Coréen Shin Won-sik, en marge d’une visite diplomatique à Melbourne.
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, a pour sa part exclu mercredi de rejoindre rapidement cette alliance mais a jugé « irresponsable » de ne pas explorer la possibilité d’y participer, au regard de la montée en puissance de la Chine dans la région indopacifique.
Fondée en 2021, l’alliance Aukus vise à renforcer les liens de défense entre Washington, Londres et Canberra, sur fond de montée en puissance militaire de la Chine en Asie-Pacifique.
– PUBLICITE –
Le premier pilier de cette alliance, qui a vu le jour en 2021, consiste à équiper l’Australie d’une flotte de puissants sous-marins à propulsion nucléaire. Le second grand volet porte sur la cyberguerre, l’intelligence artificielle (IA) ainsi que le développement de drones sous-marins et de missiles hypersoniques de longue portée.
L’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis se sont déclarés ouverts à la participation d’autres pays, notamment le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande.
Réunis mercredi à Melbourne, les ministres australien et sud-coréen de la Défense et des Affaires étrangères ont discuté « de la possibilité d’un partenariat avec le deuxième pilier d’Aukus » , a indiqué M. Shin Won-sik, à l’issue de la rencontre.
Il s’est félicité que « les membres de l’Aukus considèrent la Corée comme un partenaire du deuxième pilier » en vue de « renforcer la paix régionale » , a ajouté le ministre sud-coréen de la Défense.
« La Corée est manifestement un pays doté d’une technologie très impressionnante » , a poursuivi son homologue australien Richard Marles. Bordé par la Corée du Nord, le Sud possède l’une des armées les plus importantes et les plus avancées sur le plan technologique de la région.
Pour sa part, la Nouvelle-Zélande est « loin d’être en mesure de prendre une décision » et doit encore « évaluer les avantages et les coûts économiques et sécuritaires » , a déclaré mercredi M. Peters dans un discours à Wellington.
L’ancienne Première ministre Helen Clark y était opposée, y voyant une menace pour la souveraineté de la Nouvelle-Zélande et ses relations avec son principal partenaire commercial, la Chine, des arguments que M. Peters a jugé mercredi « dépassés ».
Estimant que « le monde a changé » et que « la longue histoire de restrictions de la Nouvelle-Zélande en matière de défense ne peut pas durer » , le ministre a estimé « tout à fait irresponsable de la part d’un gouvernement, quel qu’il soit, de ne pas se demander s’il est dans notre intérêt national de collaborer avec des partenaires partageant les mêmes idées sur les avancées technologiques » .