Tirs et blocages, situation tendue près de Nouméa

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Publié le 30/10/2016 à 12:23 - Mise à jour le 30/10/2016 à 12:23

Pour la troisième nuit consécutive, la circulation restait impossible sur la route provinciale qui longe la tribu de Saint-Louis d’où est originaire la victime, a constaté l’AFP.
Le trafic a également été interrompu la nuit précédente sur un autre axe reliant Nouméa à l’aéroport international de Tontouta. Selon les médias locaux, des voitures ont été incendiées en travers de la chaussée et des tirs d’armes à feu entendus à proximité.
Lundi, un entrepôt d’une société de construction situé à quelques centaines de mètres des lieux du drame a également été incendié, ont rapporté sur leur site « Les Nouvelles Calédoniennes ».
Dans l’après-midi, le chauffeur d’un poids-lourd chargé de dégager la route de l’aéroport s’est fait voler son véhicule par des jeunes cagoulés et les travaux de déblaiement ont été interrompus.

L’opération avait été déclenchée après des négociations entre les autorités coutumières de la tribu, le maire de la commune du Mont-Dore et le représentant de l’Etat. Elle devait permettre la levée des barrages qui empêchent la circulation sur la seule voie de communication permettant de rallier le sud de la Grande Terre, où résident près de 15 000 habitants, à Nouméa.
Afin de contourner les barrages, les résidents doivent emprunter des navettes maritimes. Thierry Lataste, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, a indiqué à l’AFP que l’Etat était « pleinement partie prenante dans ces négociations » qui se poursuivent.


Six gendarmes ont été blessés dimanche alors qu’ils tentaient de dégager les barrages empêchant la circulation. Cinq ont été touchés par des tirs d’armes à feu, dont deux plus sérieusement.
Ces incidents ont renforcé l’inquiétude de la population sur les questions de sécurité. Sur ce point, le haut-commissaire a précisé qu’une inspection conjointe de la police et de la gendarmerie nationales « a récemment rendu des préconisations sur l’adaptation du dispositif en place sur le territoire à la situation de la délinquance et aux questions de sécurité ».
Ces préconisations doivent être évoquées lors d’une réunion du « comité des signataires » de l’Accord de Nouméa de 1998, qui doit se tenir le 7 novembre à Paris. Samedi, un gendarme a mortellement blessé par balle un jeune homme de la tribu de Saint-Louis, en banlieue de Nouméa, lorsqu’une patrouille de quatre gendarmes a voulu « procéder au contrôle d’un fourgon dont la présence était signalée sur des faits délictueux commis au cours de la nuit », selon un communiqué du procureur de la République, Alexis Bouroz.Lors de cette opération, le véhicule -volé-, conduit par la victime, s’est arrêté puis a engagé « une marche arrière à très vive allure en direction de l’un des gendarmes placé en appui, cherchant manifestement à le percuter », a ajouté le parquet.Estimant la vie de son collègue en danger, le chef de patrouille, « un gendarme très expérimenté », selon les termes du procureur, a fait usage de son arme à une seule reprise.Le fourgon a fini sa course dans le fossé et une dizaine de personnes s’en sont échappées. Seules l’une d’elles, âgée de 18 ans, a pu être interpellée.
La victime était un évadé de la prison du Camp Est, recherché depuis juin 2015 pour ne pas avoir respecté une mesure de semi-liberté. Son casier judiciaire fait mention de 19 condamnations, notamment pour des faits de vols aggravés et violences avec arme.

AFP

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