Dans une lettre en date du 30 mars publiée jeudi par son gouvernement, le président David Panuelo a fait part de ses « profondes inquiétudes » en matière de sécurité à la suite de ce projet d’accord, invoquant les vives tensions entre Pékin et Washington.
La semaine dernière, une version préliminaire de cet accord a fuité, suscitant des critiques de la part des États-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, car il autorisait des déploiements sécuritaires et navals chinois dans l’archipel du Pacifique.
« Ma crainte est que nous, les Iles du Pacifique, ne devenions l’épicentre d’un futur conflit entre ces grandes puissances », écrit M. Panuelo, le président de cette nation insulaire du Pacifique.
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Le Premier ministre de l’archipel des Iles Salomon, Manasseh Sogavare, a rejeté mardi ces critiques, affirmant qu’il est « très offensant (…) d’être taxé d’inaptitude à gérer nos affaires intérieures ou d’avoir d’autres motivations dans la recherche de notre intérêt national ».
Dans sa lettre à M. Sogavare, M. Panuelo lui demande de réfléchir aux conséquences à long terme de la signature de ce pacte de sécurité « pour toute la région du Pacifique, voire pour le monde entier ».
Il s’inquiète de voir le Pacifique devenir un « dommage collatéral » dans un conflit potentiel entre les États-Unis et la Chine, affirmant que la région pourrait se transformer en « terrain de jeu pour des enfants qui jouent aux adultes ».
M. Panuelo a déploré le schisme régional, entre les nations se rangeant derrière la Chine et celles se rapprochant des États-Unis.
« Ne serait-il pas formidable qu’ils se rendent compte que les problèmes de notre époque, comme le changement climatique, exigent qu’ils travaillent tous de concert et non les uns contre les autres ? », a-t-il interrogé.
Le chef des opérations conjointes australiennes, le lieutenant-général Greg Bilton, a déclaré jeudi que cet accord, qui n’a pas encore été signé, entraînerait un changement des interventions de son pays dans le Pacifique.