Les scènes auxquelles nous avons assisté ce matin sont intolérables.
La volonté affichée et assumée de s’attaquer à nos forces de l’ordre, aux symboles de notre pays, sont une insulte à la République.
Soutien et confiance aux effectifs mobilisés. pic.twitter.com/CCx4pqJM7K— Christophe Castaner (@CCastaner) 1 décembre 2018
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« Mon parquet veillera à engager des poursuites (…) contre tous les auteurs des faits de violences et de dégradations constatées qui seront identifiés, et à ne pas laisser impunies les exactions inacceptables », a réagi le procureur de Paris Rémy Heitz, précisant que 200 personnes étaient en garde à vue à 19H00.
Véhicules et restaurants incendiés, magasins saccagés et pillés, forces de l’ordre et de secours prises à partie : du quartier de l’Opéra à la prestigieuse avenue Foch en passant par la rue de Rivoli, les scènes de guérilla urbaine se sont répétées dans plusieurs quartiers huppés de la capitale, éclipsant le message porté ailleurs en France par des dizaines de milliers de « gilets jaunes ».
« Ça sent la Révolution »
Le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur a dénoncé les agissements de « groupes extrémistes extrêmement violents » et difficiles à freiner. « On est en train de régler (la situation) méthodiquement. Ça peut donner l’impression que ça prend du temps et ça prend du temps parce que ces groupes sont dispersés, sont équipés », a déclaré Laurent Nunez sur BFMTV. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner doit s’exprimer à 20H sur TF1.
Une arme de type fusil d’assaut a été dérobée dans un véhicule de police dans le secteur de l’Étoile, a indiqué une source proche du dossier, sans préciser si l’arme était ou non chargée.
« C’est la guerre »
Plusieurs véhicules incendiés Avenue Foch. #GiletsJaunes pic.twitter.com/GlDPJqzihn
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 1 décembre 2018
J’éprouve une profonde indignation et une grande tristesse face à ces violences au cœur de Paris. Elles sont inacceptables. Notre pays est confronté à une crise majeure. Elle ne peut être résolue que par le dialogue. Nous devons au plus vite retrouver ce chemin. #GiletsJaunes
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 1 décembre 2018
« Ca fait quinze jours qu’on essaye de se faire entendre et y a rien qui bouge. Il va falloir à un moment que Macron nous entende sinon ça va être de pire en pire », a déclaré Gaetan Kerr, 52 ans, agriculteur venu de l’Yonne, non loin des Champs-Élysées. C’est dans ce quartier, sur le rond-point de l’Étoile, que les premiers heurts de la journée ont éclaté vers 8H45 quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage. Les forces de l’ordre ont alors répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. Les échauffourées se sont d’abord concentrées autour de l’Arc de Triomphe et notamment près de la flamme du soldat inconnu où des manifestants ont entonné une Marseillaise. Plus tard dans la journée, des « gilets jaunes » se sont introduits sur le toit du monument pour brandir un drapeau français.
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Scène incroyable dans un restaurant, des CRS interviennent à l’intérieur sous haute tension au niveau de l’avenue Wagram. pic.twitter.com/CdMDVQIuR4
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 1 décembre 2018
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Après ces premiers heurts, les manifestants ont reflué dans des avenues adjacentes, notamment la prestigieuse avenue Foch où des véhicules ont été incendiés. La situation a été nettement plus calme sur l’avenue des Champs-Élysées, qui avait été sécurisée depuis 6H00 du matin par un quadrillage policier très serré. « Nous sommes un mouvement pacifique, c’est juste que nous sommes désorganisés, c’est le foutoir car nous n’avons pas de leader », déplorait Dan Lodi, retraité de 68 ans.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a, elle aussi, déploré les violences, estimant que cela « discrédite un combat légitime qu’exprimaient beaucoup de ‘gilets jaunes' ». Plusieurs figures de l’opposition ont accusé le gouvernement de mettre en scène ces violences pour discréditer le mouvement des « gilets jaunes ». Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a ainsi dénoncé un « incroyable acharnement » contre les manifestants. Pour le porte-parole des Républicains (LR) Gilles Platret, « il est impératif » que l’exécutif « fasse un geste significatif en direction des justes réclamations des ‘gilets jaunes' ».
75 000 manifestants dans toute la France
À 17H00, quelque 75 000 manifestants ont été recensés par les autorités sur l’ensemble de la France. La première journée nationale, le 17 novembre, avait réuni 282 000 personnes, et la deuxième 106 000, dont 8 000 à Paris. La plupart des mobilisations se déroulaient dans le calme mais des échauffourées ou face-à-face tendus entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu à Bordeaux, Toulouse, Nantes, Tours ou Dijon.
À Charleville-Mézières, des boules de pétanque ont notamment été lancées vers les forces de l’ordre.
Plusieurs opérations de blocage et de filtrage étaient recensées notamment dans le Var au péage de Bandol sur l’A50 et dans les Bouches-du-Rhône.
À Nantes, une cinquantaine de « gilets jaunes » ont fait irruption à deux reprises samedi matin sur le tarmac de l’aéroport de Nantes Atlantique tandis que de brèves échauffourées ont éclaté à Strasbourg.
Rédaction web avec AFP