« Nous demandons déjà certaines informations de contact, historique de voyage, informations sur les membres de la famille et adresses antérieures à tous les demandeurs de visas », a justifié le département d’Etat dans un communiqué. « Nous travaillons constamment à la recherche de mécanismes pour améliorer nos processus de filtrage afin de protéger les citoyens américains, tout en favorisant les voyages légitimes aux États-Unis. »
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Les identifiants de médias sociaux, les adresses mail et l’historique des numéros de téléphone n’avaient auparavant été réclamés qu’aux candidats identifiés comme des personnes voyageant dans des régions contrôlées par des organisations terroristes.
Cela ne concernait alors « que » 65 000 personnes par an. Ce sont aujourd’hui 15 millions de personnes qui seront surveillées : candidats à des visas étudiants, d’affaire, touristes.
> Inquiétude sur le respect de la vie privée
Exiger le détails des comptes sur les réseaux sociaux pourrait dissuader les demandeurs de visa. De nos jours, les réseaux sociaux donnent un aperçu de nos contacts, notre environnement familial, professionnel, nos habitudes, préférences…
Les associations s’inquiètent pour le respect de la vie privée des voyageurs. « C’est une proposition dangereuse et problématique, qui ne fait rien pour protéger les préoccupations de sécurité mais soulève des préoccupations majeures en matière de protection de la vie privée et de Premier Amendement pour les citoyens et les immigrants », a déclaré dimanche Hina Shamsi, directrice du projet de sécurité nationale de l’Union américaine des libertés civiles. « Les recherches montrent que ce type de surveillance a des effets paralysants, ce qui signifie que les personnes sont moins susceptibles de parler librement et de se connecter les unes aux autres dans des communautés en ligne qui sont désormais essentielles à la vie moderne.
(Mise à jour) Les voyageurs français à destination des États-Unis ne semblent pour l’instant pas concernés par cette mesure.