Eva, jeune combattante de MMA est atteinte d’endométriose. Malgré ses douleurs intenses, soutenue par son coach, elle décide tout de même de monter dans la cage pour affronter Rava Bennett, jouée par Tekeani Bonno : « Quand j’ai vu que Mathilde cherchait des actrices, j’ai tout simplement envoyé ma candidature. Le sujet du court-métrage m’a beaucoup plu. Je me sentais concernée » .
Mathilde Zampieri, la réalisatrice, est adepte d’un cinéma engagé. Déjà, avec « Deux sœurs » , elle dénonçait la transphobie. Avec « Arène », en lice pour le concours Phénoménales, la jeune femme veut éveiller les consciences autour de cette maladie qui handicape des millions de femmes au quotidien : « On a vraiment voulu mêler le sport et les règles, et l’endométriose. On voulait montrer que justement, en 2024, c’est encore un problème qui touche énormément de femmes et il y a zéro solution. Alors que ça impacte les entrainements, mais aussi la vie de toutes ces femmes-là » .
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En effet, si les règles commencent tout juste à être prises en compte lors de la préparation physique, la question de l’endométriose est absente des discussions.
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Dans ce nouveau projet, Mathilde est accompagnée de l’actrice et réalisatrice Elia Merlot, rencontrée sur les bancs de la sélective école Kourtrajmé, créée par Ladj Ly (membre du collectif du même nom – NDLR). Elle intègre la section scénariste avec Elia en septembre 2023, et le courant passe tout de suite. « On a toutes les deux très vite accroché, confie Mathilde. On a toutes les deux la même vibe, la même façon de travailler, on se comprend assez vite ».
À partir de la thématique imposée « Les femmes dans le sport » , l’idée d’ « Arène » vient tout naturellement aux deux jeunes femmes, co-signataires du scenario et de la réalisation. « On s’est vraiment rendu compte, pendant les castings notamment, de l’actualité et de l’urgence du sujet. On a vu passer des filles combattantes dans pleins de sports de combat différents » indique Elia. « Au bout de deux heures, on avait l’idée et on commençait à écrire le scenario. Moi, j’avais le passif du sport, et Elia avait déjà l’idée de faire un film autour des femmes dans le sport avec les règles », ajoute Mathilde.
Complices derrière la caméra, elles assistent le 23 février à la cérémonie des Césars, à l’Olympia. Une expérience « incroyable » , souffle Mathilde. C’était ouf de voir tout ce monde (…) Plein de femmes ont été récompensées, ce qui est carrément cool » .
Reste l’éprouvante étape de la postproduction du film avant la clôture des candidatures, le 1er avril 2024. Les deux jeunes femmes montent elles-mêmes le court-métrage, qu’elles enverront au mixage avant la livraison finale.
Toujours accompagnée d’Elia, Mathilde enchaînera avec un déplacement au fenua début avril pour effectuer les repérages de son prochain court-métrage, dans le cadre de Kourtrajmé. Elles fileront ensuite au festival de Cannes, en mai.