Artiste et pêcheur, Benji capture sur ses toiles, les poissons du fenua

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L'art et la pêche. Deux passions qui peuvent paraitre éloignées, mais pas pour Benjamin Schétrit. Artiste depuis son plus jeune âge, il immortalise au pinceau les trésors de nos lagons.

Publié le 15/02/2025 à 11:36 - Mise à jour le 15/02/2025 à 11:37

L'art et la pêche. Deux passions qui peuvent paraitre éloignées, mais pas pour Benjamin Schétrit. Artiste depuis son plus jeune âge, il immortalise au pinceau les trésors de nos lagons.

Benjamin Schétrit, Benji, comme ses amis l’appellent, a toujours été proche de l’océan. Il découvre la première fois la Polynésie à l’adolescence et tombe, d’abord, amoureux des vagues. Il surfe au côté de Michel Bourez ou encore Steven Pierson. Des amitiés qui le suivent.

Tout petit déjà, il dessine, et c’est naturellement que Benjamin choisi de passer un baccalauréat, option Arts plastiques, qu’il décroche à Tahiti. Il débute ensuite ses études à l’Université à Faa’a, avant de repartir pour l’Hexagone. « On est partis faire des compét’ en Europe avec les copains. Et en même temps, je m’étais inscrit à des études de design. J’avais demandé à mes sponsors ce que je pouvais faire pour rester travailler un peu dans le milieu du surf. Et c’était soit le marketing, soit le commerce, soit le côté créa. Comme je dessinais, je faisais de la créa’ et tout, je me suis mis là-dedans. C’est pour ça qu’après les compét’, j’ai pu travailler pour des marques de surf « .

Il travaille pour Volcom ou encore pour Quicksilver pour lesquels il dessine « des t-shirts, des shorts, des collections. Je m’occupais des designs des boutiques, etc. J’étais tout le temps dans les dessins. »

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Benjamin passe 4 ans hors du territoire et revient vivre au fenua, sur l’ile sœur de Moorea où il habite toujours. À son retour, Benji travaille dans une agence de communication. « On a été à l’origine de nombreux logos. Ceux de Hinano, Air Tahiti, Vini… (…) Une année, j’ai eu aussi la chance d’aller sur le stand de l’expo universelle à Shanghai. (…) Ensuite, il y a eu pas mal de projets. On a monté la marque Mutini Tahiti par exemple. »

En 2013, il rencontre sa compagne, la créatrice Hani Haring. « On a monté notre maison de couture et pendant 12 ans, on s’est occupé des robes à fond ». Avec Hani, Benjamin imagine des tenues qui font rapidement la renommée locale de la marque. À côté, il peint, et fait même une première exposition à la Galerie des Tropiques.

Et puis, il y a 5 ans, le couple devient parents d’une petite fille, Temiti (la mer en reo Tahiti). Parallèlement, Benji et Hani décident de fermer leur boutique de Papeete. « Ça nous a laissé un peu plus de temps pour créer, et j’ai pu me remettre à la peinture ».

À la peinture… et à la pêche. Il commence alors à mêler les deux. « Je suis pêcheur, je pêche au gros, au large, et j’avais toujours envie de peindre des poissons, tu vois, de mettre en avant la beauté des poissons, la beauté des lagons, les poissons au large… Donc j’ai voulu me spécialiser un peu dans l’art marin, l’art d’océan. »

« Je me dis que si les gens se rendent compte à quel point les poissons sont beaux, peut-être qu’ils seront un peu plus respectueux« 

« J’ai pas mal de demandes de pensions, des Airbnb, pour de la déco. Et les personnes qui sont passionnées de la mer, ils me demandent de faire leur poisson préféré. (…)
Depuis quatre ans, j’ai fait de gros tableaux. J’ai eu la chance d’exposer au restaurant Hei, donc il m’a pris quelques tableaux. (…) Après il y a eu des gens qui m’ont contacté pour faire des peintures sur le mur, des fresques murales. Donc j’ai fait une fresque à Tikehau, une fresque à Apataki. » Benji a également achevé il y a peu une grande fresque à Opunohu pour un « snack bar spécialisé océan, enfin en poissons. Je lui ai fait son logo, et il m’a demandé de lui faire une énorme fresque pour habiller son mur en bord de route« . Certains pêcheurs l’ont même contacté pour peindre leurs coques de bateaux…

Mais ce qu’il aime avant tout, c’est faire découvrir les différentes espèces de poissons, leurs couleurs, leur diversité : « Je veux qu’on ait l’impression, lorsqu’on accroche les tableaux dans la maison, de plonger dans le lagon, quoi. C’est pour ça que je fais des tableaux comme des planches d’histoire naturelle. C’est juste le poisson avec son nom en français et en tahitien. Ensuite, il y a d’autres tableaux avec des poissons du large que je peins en action avec la mer, les rayons, etc. C’était vraiment pour mettre en avant la beauté des lagons, la beauté des poissons. Et je me dis que si les gens se rendent compte à quel point les poissons sont beaux, peut-être qu’ils seront un peu plus respectueux, tu vois. »

Benji partage son travail essentiellement sur Facebook. « Avant, j’en déposais en ville, puis j’ai arrêté. (…) J’aime bien avoir le retour des gens. Ça ne me dérange pas de les rencontrer, de parler un peu avec eux et d’avoir le retour sur les tableaux ».

Peu de chance donc de croiser cet artiste du grand bleu dans les galeries de Tahiti. Pour espérer obtenir œuvre unique, il faudra aller à sa rencontre.

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