Be Soul Mate : Tekeani et Kami Bonno, des DJs made in fenua sur la scène parisienne

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Ils ont 22 et 21 ans, ont appris à mixer chez eux en Polynésie, et font désormais danser les clubeurs de Paris. Tekeani et Kami Bonno font partie des DJs du fenua qui s'exportent hors du territoire. S'ils ont conscience que le milieu artistique peut s'avérer difficile, le frère et la soeur sont bien décidés à faire carrière dans la musique.

Publié le 27/03/2023 à 15:24 - Mise à jour le 28/03/2023 à 8:19

Ils ont 22 et 21 ans, ont appris à mixer chez eux en Polynésie, et font désormais danser les clubeurs de Paris. Tekeani et Kami Bonno font partie des DJs du fenua qui s'exportent hors du territoire. S'ils ont conscience que le milieu artistique peut s'avérer difficile, le frère et la soeur sont bien décidés à faire carrière dans la musique.

Vous avez peut-être déjà entendu parler de Tekeani Bonno, mais un peu moins de son frère Kami et peut-être pas encore de leur duo, Be Soul Mate. Tekeani est connue dans le monde du sport en Polynésie. Boxeuse, elle a participé à plusieurs compétitions. Mais c’est de la musique dont elle a choisi de faire son métier, au côté de son frère. Tekeani 22 ans et Kami 21 ans sont DJs, passionnés…

Fusionnels, le frère et la soeur passent énormément de temps ensemble. Fêtards, ils assistent à plusieurs événements musicaux avant de décider de passer derrière les platines. « Lors d’une soirée, on a eu comme un déclic en regardant le DJ. On en a parlé les jours suivants et on s’est dit ‘aller on y va’. On a un registre de musiques assez large et on s’est dit ‘tentons l’aventure’. Quand on a vu qu’il y avait vraiment quelque chose à faire dans ce domaine, on a décidé d’en faire notre vie. Maintenant, on ne sait pas ce qu’on ferait d’autre si on arrêtait la musique », raconte Kami.

Leur choix se porte naturellement sur la house music. « C’est notre maman qui nous a toujours fait écouter ce style musical depuis qu’on est bébés, donc c’est toujours un peu resté dans nos vies », confie Tekeani.

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En 2020, un ami DJ, Lauro Nicolini, leur montre les bases. Ils décident de se lancer, d’abord « pour le fun », avant de s’investir un peu plus l’année suivante. « On a commencé nos premières résidences dans des bars à Tahiti, notamment au Baroof ».

Be Soul Mate (Être âmes soeurs en anglais) voit le jour. Le nom de leur duo pourrait prêter à confusion, mais pour le frère et la soeur, la complicité n’est pas une affaire de couple amoureux. « On est tellement proches et fusionnels qu’on se voit comme des faux jumeaux et on se considère comme des âmes sœurs (…) On est très très proches, limite fusionnels. Au début ça a été un peu compliqué quand on a commencé, c’est normal, mais on arrive toujours à se mettre d’accord, à respecter le choix de l’autre. On a très rarement de problèmes et quand on en a ce sont de très petits qu’on règle très vite »

Direction Paris

Depuis un peu plus d’un an, les Be Soul Mate ont quitté le fenua pour Paris. Tekeani et Kami ont suivi une formation intensive de 6 mois dans une école spécialisée.

« Il y a eu un temps d’adaptation à Paris qui n’a pas été évident au début, confie Kami (…) Les gens gardent beaucoup ce qu’ils ont. Pour se faire des contacts, il faut beaucoup charbonner. On travaille avec Sauvage Tahiti et, notamment, Alan Touchard. Lui avait déjà quelques contacts à Paris donc ça nous a facilité un peu les choses. »

Les jeunes DJs mixent désormais dans les établissements de la capitale et participent à des concours pour tenter de se produire lors de festivals. Dernier en date : le Delta Festival pour lequel ils n’ont finalement pas été sélectionnés, à quelques votes près.

Mais ils ne lâchent rien. Tekeani et Kami envisagent de rester en métropole encore un moment pour « profiter de la scène européenne et particulièrement de la scène parisienne. On se produit de plus en plus à Paris. »

Pour autant, ils n’oublient pas la Polynésie et reviendront encore régulièrement. Ils prévoient déjà un voyage de 3 semaines en mai. Trois semaines durant lesquelles ils se produiront sur les scènes du fenua.

À l’image de DJ Harmelo, ils sont plusieurs Polynésiens à se lancer dans la musique et à faire parler d’eux hors du territoire. Pour Tekeani, « il y a du potentiel. La preuve, nous on est partis de rien à mixer sur notre ordinateur et là on se retrouve à mixer dans de grosses boites parisiennes. Donc il ne faut pas avoir peur de se lancer. Le monde artistique n’est pas un milieu certain mais ça fait plaisir de voir des jeunes polynésiens se lancer dans la musique. »

Soutenus par leurs parents, les Be Soul Mate comptent bien mener leur carrière avec passion et détermination : « Il faut être motivé, persistant et patient », conclut Kami.

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