La troupe Bel Canto est composée de 5 chanteurs lyriques et instrumentistes. Tous portés par la passion du répertoire classique à la sauce locale.
Ses membres sont les invités du Filao Festival, un rendez-vous culturel qui fait la part belle à l’opéra. Les Polynésiens sont les seuls ultramarins à l’affiche. À quelques jours du départ, Laetitia Jullian, Maimiti Ladoire, Nathalie Villreynier, Heiarii Boosie et Guillaume Matarere multiplient les répétitions. « C’est Julien Leleu et Fabrice Falco qui nous invitent à leur festival en Martinique. Ils connaissent le territoire, ils nous connaissent bien, ils nous ont déjà entendus chanter plusieurs fois à Tahiti, mais aussi à Paris et donc ils nous ont invité pour mener ce programme-là en Martinique » précise Maimiti Ladoire, mezzo soprano.
« L’objectif, c’est de faire découvrir, d’emmener notre culture là-bas, mais aussi ce partage culturel, parce qu’on a quand même prévu une petite surprise pour le peuple martiniquais. On va chanter à la fin en créole un air connu de là-bas. On sera le premier territoire ultramarin hors Caraïbes à participer à ce festival. On est fiers de représenter la Polynésie là-bas » ajoute Laëtitia Jullian, mezzo soprano et soprano.
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Le Filao Festival est le point d’orgue d’une année rythmée par les représentations pour la jeune troupe. Année débutée à l’opéra de Paris pour les voix des Outre-mer, puis le festival Taste of Tahiti à Los Angeles, et enfin l’émission Les meilleures chorales de France.
En Martinique, Bel Canto espère faire voyager le public jusqu’au fenua avec un répertoire classique, comme les 6 nocturnes de Mozart revisitées par Tapuarii Barbos.
« Sur le territoire, on me connaît surtout pour le ukulélé. Ça fait des années, plus de 30 ans que j’en joue. Je veux montrer en Martinique qu’avec un instrument traditionnel de chez nous, on peut aussi faire du classique. J’espère découvrir un peu ce qui va se passer là-bas. Peut-être le fait de me voir jouer avec mon instrument là-bas, certaines personnes voudraient m’accompagner ou faire la même chose » indique Heiarii Boosie, baryton Martin.
Hormis la compagnie aérienne locale, les artistes manquent de soutien. Ils s’auto-financent donc la plupart du temps lors des représentations extérieures. Ils espèrent fédérer encore davantage, en 2025, tous les amateurs de chant.