François Quinquis raconte le « destin hors du commun » de Gaston Flosse

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Il s'est "attiré nombre de critiques, émises souvent sans grand discernement, parfois avec une rare violence". Dans un ouvrage publié chez "Ura éditions", François Quinquis dresse un portrait de Gaston Flosse, ancien homme fort du fenua dont il fut l'avocat pendant plus de trente ans. Ses réalisations, ses réussites, mais aussi ses démêlés avec la justice : l'ambition du livre, indique son auteur, est "de mettre en relief les mérites de cet homme politique hors du commun".

Publié le 25/03/2025 à 16:02 - Mise à jour le 25/03/2025 à 16:16

Il s'est "attiré nombre de critiques, émises souvent sans grand discernement, parfois avec une rare violence". Dans un ouvrage publié chez "Ura éditions", François Quinquis dresse un portrait de Gaston Flosse, ancien homme fort du fenua dont il fut l'avocat pendant plus de trente ans. Ses réalisations, ses réussites, mais aussi ses démêlés avec la justice : l'ambition du livre, indique son auteur, est "de mettre en relief les mérites de cet homme politique hors du commun".

Célèbre avocat retiré de la vie professionnelle, François Quinquis s’est lancé dans une aventure dont l’aboutissement est désormais disponible en librairie : l’écriture d’un livre sur Gaston Flosse, Chroniques d’un destin hors du commun.

Le titre donne le ton. Et “l’objectif principal de ce livre est de souligner à quel point la vie de Gaston Flosse s’est largement confondue pendant plusieurs décennies avec l’Histoire de la Polynésie”, complète l’auteur, dans son avant-propos.

L’initiative de cet ouvrage revient à François Quinquis. Durant plus de trente ans, il aura été son avocat. En un peu moins de deux cents pages, c’est l’histoire personnelle de Gaston Flosse, ses “grandes réalisations” et “les errements judiciaires essentiels dont il a été l’objet” qu’il retrace.

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En dix pages, certains apprendront que Gaston Flosse est né à Rikitea, un 24 juin 1931, fruit de la rencontre entre un père d’origine lorraine, prénommé Gaston, avec Claire Mamatui, communément prénommée Cora. À cinq ans, Gaston Flosse quitte son île pour Pirae, après un long voyage en goélette. Commune dont il partira à la conquête bien des années plus tard. Le goût de la politique, c’est avec Rudy Bambridge, qu’il naitra. La première épouse de Gaston Flosse, Barbara Cunningham, est la cousine germaine de cet homme politique très en vue, avocat de profession. En 1965, l’enfant de Rikitea devient maire de Pirae. C’est le début d’un appétit politique qui ne s’éteindra jamais.

Logiquement, le chapitre sur la vie politique est étoffé. Il commence par les années CEP et l’affaire Pouvanaa a Oopa. “Devenu leader de l’opposition pro État français au fil des ans, Gaston Flosse s’est fait le chantre de l’anti-autonomie qu’il considère comme l’antichambre de l’indépendance, concept qu’il rejette”, écrit François Quinquis qui souligne qu’à partir de la fin des années 70, Gaston Flosse (élu député en 1978) va opérer un “revirement idéologique”. En mars 1980, Gaston Flosse rend en effet publique une proposition de loi approfondissant le statut d’autonomie.

Sa nomination en tant que secrétaire d’État, son retrait de la vie politique avant son retour en force, les trahisons, la reprise des essais nucléaires. Les épisodes défilent. Sur le GIP, l’auteur s’autorise quelques critiques. “Le GIP souffre à l’évidence d’un manque d’encadrement et d’un gonflement anormal de ses effectifs (…) Il est difficile de contester que le GIP a, de façon bien aventureuse, mélangé les genres.” Quelques pages plus loin, arrive le chapitre “Gloire et chute”.

La gloire, c’est l’année 2001. Aux élections territoriales, Gaston Flosse obtient la majorité absolue en 2001. Trois ans plus tard, la chute, donc. C’est le fiasco du scrutin anticipé (à la demande de celui qui est alors pourtant le président fort du Pays) de 2004 que le Tahoeraa n’avait pas vu venir. Le début de l’instabilité politique. Et cet événement, improbable : l’accord secret du 7 7 7 noué avec Oscar Temaru pour renverser Gaston Tong Sang pourtant porté par Gaston Flosse.

Sur le virage idéologique pris par le « Vieux Lion », qui se met à prôner un statut d’État associé dès 2022, l’auteur prend quelque distance. “Cette posture est regrettable dès lors que Gaston Flosse lui-même justifie ce revirement par la dérive judiciaire dont lui et sa compagne Pascale Haiti ont été victimes.

Mais François Quinquis le rappelle, la Polynésie a vécu les 40 glorieuses, de 1960 à 2004. Période dominée par la trajectoire politique de Gaston Flosse dont il souligne, dans un chapitre intitulé “Le bâtisseur” les “nombreuses réalisations : la création de la couverture sociale universelle, le développement du tryptique tourisme-perle-pêche, la défiscalisation locale, la création d’Air Tahiti Nui, l’hôpital du Taaone, le réaménagement du Front de mer, les évolutions institutionnelles.

L’ouvrage s’achève par le volumineux chapitre des démêlés judiciaires de l’ancien homme fort du fenua. “De nombreux articles de presse ont pu se gargariser de ce que Gaston Flosse était l’homme politique le plus poursuivi de France. C’est peut-être aussi celui qui a obtenu le plus d’ordonnances de non-lieu, ou de jugements de relaxe”, précise celui qui fut son avocat.

Les emplois fictifs, le dossier du Ranelagh, Hombo, Anuanuraro, les annuaires, l’affaire JPK… Tous ces dossiers sont évoqués. Mais pour François Quinquis, une chose est à retenir et c’est tout l’objet de l’écriture de ce livre désormais en vente : “il apparait avec la force de l’évidence que le destin de Gaston Flosse a été extraordinaire, au sens littéral du terme, même s’il fut terni par de trop nombreuses affaires judiciaires souvent non fondées, voire menées en dépit du bon sens”.

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