C’est un quartier qu’il connait. Celui de Paofai. John alias HTJ vient d’achever une œuvre imposante sur l’un des murs de l’immeuble Le Maori situé juste en face de To’ata. « Ce mur-là, c’est vrai que depuis tout petit, j’ai rêvé de le peindre », confie l’artiste. Ce projet a été réalisé à son initiative, avec l’accord des propriétaires de l’immeuble, de la société Ethik et le soutien de divers sponsors, Technival, Enviropol, TSP et CGPNI.
Cette œuvre est l’une des seules réalisées entièrement par des artistes locaux sur une surface aussi grande. « En fait, il n’y a aucun local qui a peint une des grandes, grandes façades. Toutes les façades de plus de 5 étages ont été peintes par des internationaux », explique HTJ.
« Ce mur-là, c’est vrai que depuis tout petit, j’ai rêvé de le peindre »
L’artiste du fenua s’est éloigné depuis plusieurs années du street art, travaille désormais essentiellement en atelier et expose en galerie, mais il s’est donné pour objectif de peindre un mur par an. « J’avais envie de me lancer un challenge physique et technique en réalisant une peinture a cette échelle ». Un exercice qu’il réalise à la manière de ses tableaux, dans un souci du détail et au pinceau. Lui et l’artiste Tafetanui, qui l’a assisté, ont « travaillé à la pâte de lapin. Donc, des pinceaux qui font 3 cm de large. Et après, les grosses zones, on les remplissait au rouleau, mais tout a été tracé au pinceau. »
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Pour accéder au mur, l’artiste et ceux qui l’ont aidé ont dû se rendre sur le terrain en travaux situé à côté du bâtiment. Une autorisation de la direction des Affaires foncières a été nécessaire, ainsi que des maîtres d’œuvre. Reconnaissant, HTJ souligne que son œuvre n’aurait pu voir le jour sans soutien. « Merci à Nicolas Fourreau, Jops, Hennessy, Guillaume, Teiki D et Sotapor pour leur coup de main… » énumère-t-il.
À l’entrée de Papeete, côté ouest, un tiki baptisé Ahu Ra’i observe donc désormais automobilistes et passants. En fond, HTJ a travaillé des motifs floraux rappelant les tissus de tenues locales. « On peut reconnaître différentes espèces de plantes locales », précise l’artiste qui préfère laisser à chacun la liberté d’interpréter la signification de l’œuvre dans son ensemble.
Plus qu’un embellissement de l’immeuble, HTJ a participé à une véritable rénovation de la façade. « La copropriété a profité pour faire également l’étanchéité du mur. Je me suis proposé pour superviser ça. (…) Après avoir refait l’étanchéité, on a fait des couches de peinture. On a fait 3 couches, alors qu’en général, ils en préconisent que 2. Là, l’idée, c’était vraiment de purifier le mur au maximum. Et après, on avait une surface qui était vraiment très, très propre. »
Un travail réalisé en 10 jours.