L’ancienne rhumerie d’Atimaono et le premier cimetière chinois de Mataiea, présentant un intérêt public au point de vue de l’histoire, de l’art, de l’architecture ou de l’archéologie, ont été classés monuments historiques par les autorités, informe le Conseil des ministres ce mercredi. À ce titre, ces deux sites liés à la communauté chinoise seront protégés pour leur conservation.
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L’ancienne rhumerie, implantée sur la grande plantation d’Atimaono devenue un domaine sucrier en 1880, a marqué l’histoire des premiers Chinois de Tahiti, venus travailler dans les champs de coton et de cannes à sucre.
« Ce site constitue une friche industrielle exceptionnelle par son ampleur, sa structure technique bien conservée, et par les nombreuses inscriptions et marques de constructeurs internationaux (États-Unis, Écosse, Tahiti) identifiables sur les pièces » , relève le Conseil des ministres.
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Le cimetière, second site classé, domine le canal historique d’irrigation et se situe à proximité immédiate de la zone de production agricole. Il s’agit du premier lieu de sépulture connu de la communauté chinoise en Polynésie française.
« Le classement de ces deux sites est motivé par leur valeur patrimoniale exceptionnelle. En ce qui concerne la rhumerie, le site d’Atimaono est l’un des très rares ensembles industriels du XIXe siècles encore visibles en Polynésie. Il documente de manière unique l’introduction de la mécanisation agricole, les échanges commerciaux internationaux, et les conditions de production du rhum local à cette époque. Le cimetière chinois quant à lui incarne la mémoire des premières générations d’immigrés asiatiques, souvent oubliées dans les grands récits historiques et permet de valoriser les liens entre patrimoine matériel et immatériel dans une perspective interculturelle » , détaille le Conseil.
In fine, le classement au titre des monuments historiques de ces deux sites permettra d’instituer une protection, d’engager des projets muséographiques ou d’écomusées à visée pédagogique et touristique, de renforcer l’ancrage identitaire de ces lieux auprès des populations locale, et de stimuler les dynamiques économiques et culturelles à l’échelle communale et territoriale.