Le Musée de Tahiti et des îles célèbre le Matari’i i ni’a

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Malgré l'annulation d'une partie des célébrations du Matari’i i ni’a hier au musée de Tahiti et des îles en raison de la météo, le programme a bien eu lieu aujourd'hui. Au programme de cette journée : des ateliers, des jeux traditionnels, des expositions mais aussi la découverte des plantes locales qui enrichissent les jardins du Musée.

Publié le 20/11/2022 à 16:03 - Mise à jour le 20/11/2022 à 16:05

Malgré l'annulation d'une partie des célébrations du Matari’i i ni’a hier au musée de Tahiti et des îles en raison de la météo, le programme a bien eu lieu aujourd'hui. Au programme de cette journée : des ateliers, des jeux traditionnels, des expositions mais aussi la découverte des plantes locales qui enrichissent les jardins du Musée.

« Matari’i i ni’a » : c’est le nom maohi du printemps polynésien, dont l’arrivée se situe aux alentours du 20 novembre. Il marque marque le retour de l’abondance et se signale par la réapparition de la constellation des Pléiades dans les cieux polynésiens. C’est en effet à partir du 20 novembre qu’il devient possible, à la tombée de la nuit, d’observer l’alignement des Pléiades avec la ligne d’horizon.

Le Matari’i i ni’a ouvre la saison de l’abondance naturelle. Cette période faste dite tau ‘auhune succède à la période de pénurie dite tau o’e, qui elle commence vers le 20 mai et se signale par la disparition de la constellation des Pléiades.

Son influence sur les fruits et les plantes est une clé de sa compréhension. Les explications du botaniste Jean-François Buteau devant le public venu au Musée de Tahiti et des îles sont écoutées attentivement. Elles situent la place des plantes locales présentes avant l’arrivée des européens, dans le quotidien du peuple polynésien.

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« À mon sens, c’est le meilleur endroit aujourd’hui pour voir la plupart des espèces traditionnellement utilisées en médecine, pour faire le tapa, le bois de sculpture, les teintures, explique M. Buteau. C’est le musée, avec le jardin ici et le patio qui sera bientôt ouvert, où vous verrez toutes les petites plantes alimentaires, médicinales, plus fragiles. »

(Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)

Pour bien saisir toute l’importance que revêtait l’apparition des Pléiades, et donc l’arrivée du printemps aux yeux des polynésiens d’autrefois, il faut se repositionner dans le contexte de l’époque. Les îles étaient alors des biotopes isolés, dont l’équilibre était potentiellement précaire. La survie des populations insulaires dépendait du bon vouloir de la nature, qu’il s’agisse de récoltes ou de pêche… Il est donc important pour de nombreux participants de connaître les secrets des plantes utilisées autrefois, comme aujourd’hui.

Lire aussi : Matarii i Ni’a : une tradition qui se perpétue

« C’est un patrimoine, c’est un héritage, c’est du ma’a, assure Merehau Konohi Teavai-Anastas, chargée de mission au Ministère de la Culture. C’est-à-dire qu’il y a le ma’a, il y a les plantes, mais il y a également l’Histoire. L’Histoire de notre passé, de ce que nos tupunas ont fait et nous ont légué. Aujourd’hui les gens doivent savoir quelle est la nature de ce legs, c’est l’histoire des arbres« . 

Les festivités sont aussi une invitation aux ancêtres à venir profiter de ces six mois d’abondance. Mais aujourd’hui, avec le dérèglement climatique, les saisons ne sont plus aussi marquées. On trouve par exemple des ature ou des ina’a quasiment toute l’année.

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