Le quotidien de Jean-Paul Forest, sculpteur reconnu du fenua, est pavé de pierre plus ou moins anciennes. Pour sa nouvelle exposition à la galerie Winkler « Pierres de rêve, ofai moemoea » , du 20 mars au 1er avril, l’artiste a choisi de faire de 26 des roches qu’il n’avait pas touchées pendant 20 ans des nouvelles oeuvres. Celles-ci vont des petites pièces aux créations imposantes.
Toujours attiré par les fractures des pierres de rivière trouvées dans la vallée de la Papenoo, l’artiste combine le polissage au brut de la matière pour créer une nouvelle dimension esthétique. « Sur la face brute, les perçages créent un ordre très géométrique, mais si on regarde dans la profondeur de la pierre, on va trouver une surface qui, elle, peut être parfaitement ordonnée et lisse, mais où les perçages vont apparaître de manière, on pourrait dire chaotique, qui ressemble aussi aux étoiles du ciel » , décrit-il.

Les pierres cassées et recousues, tout un symbole dans l’approche artistique du sculpteur. Jean-Paul Forest renoue cette fois avec l’origine de la roche, le minéral. L’artiste a travaillé des pierres pour y intégrer un nouvel élément, l’eau. « C’est l’origine même de toute chose sur la planète, c’est-à-dire c’est même la source de la vie, poursuit-il. Chaque pierre contient de l’eau, on ne le sait pas, mais dans une pierre, naturellement, il y a de l’eau » .
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En conservant au maximum la forme originelle des pierres, ou leurs fractures, l’artiste cherche à dévoiler l’âme de ces blocs. « C’est leur beauté que j’ai envie de mettre en avant, c’est leur poésie » , conclut-il.

Avec son regard affuté pour percevoir tout le potentiel d’une pierre, d’apparence anodine, Jean-Paul Forest pose une nouvelle fois sa signature singulière, avec cette exposition de ses pierres de rêve.