Du métal polynésien, présenté sous l’œil, mais surtout l’oreille attentive du Cesec. Une révélation pour certains, qui percevaient cette musique comme un son perturbant.
« Aujourd’hui grâce à ce documentaire présenté au Fifo, j’ai appris que c’était des messages à faire passer dans nos langues polynésiennes […] et que les gens étaient arrivés à un point où ils avaient un mal-être à exprimer, confie Raymonde Raoulx membre du Conseil des femmes. Peut-être une révolte, une rébellion, des souffrances à exprimer.«
Ce genre musical, n’a pas toujours été aussi bien perçu à Tahiti. Au début des années 90, il s’est heurté aux mouvements conservateurs catholiques. Pour certaines voix, ces disques contenaient des messages sataniques cachés.
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« On voulait vraiment montrer par le documentaire que le métal, c’est pas forcément ce qu’on pense, explique le réalisateur Tevai Maiau. Il y a toute une culture et un développement de la musique et une réappropriation de cette musique-là. Parce que ce n’est pas d’ici, il ne faut pas se leurrer, c’est pas d’ici. On a infusé nos instruments, notre culture, notre langue. Et c’est ce qu’on voulait que le monde voie.«
Voir un nouveau genre et soutenir le métal polynésien, un souhait exprimé de promouvoir cette musique à travers le Fenua.
Pour Patricia Teriiteraahaumea de l’Union polynésienne de la Jeunesse, « la culture, ils ont un ministère. Pourquoi ne pas se saisir de cette occasion, de cette opportunité, […] pour faire avancer les choses chez nous. »
Prochain défi : la sélection au festival de Pau qui se déroulera en mai. L’équipe du documentaire sera cette fois en compétition officielle, une étape vers la notoriété.
Ipeva Tetahio, musicien espère pouvoir s’exporter « et faire découvrir un peu le métal polynésien en Europe, aux USA et en Asie. Un peu partout dans le monde. »
Un monde où la musique s’impose comme un langage universel. Ce jour-là, les vibrations métalliques ont donné un nouvel écho à la culture du fenua, futur produit d’exportation.