Réalisé en Polynésie et coproduit par Archipel production, le film « Pacifiction » a fait sensation au 75èmeFestival de Cannes. « Cette édition tient pour nous désormais à la fois son chef d’œuvre et sa Palme d’or » a écrit le site Les Inrockuptibles à l’issue de la projection. Pour Libération, « Albert Serra offre un grand sursaut au Festival de Cannes » tandis que Le Monde, plongé dans un « fascinant paradis », encense le « magnifique thriller paranoïaque sur fond de politique-fiction ».
Politique-fiction ou presque. Puisque le film du réalisateur catalan nous plonge dans un passé familier aux Polynésiens. Benoît Magimel campe le rôle du Haut-commissaire De Roller, envoyé en mission pour étouffer une rumeur : celle de la reprise des essais nucléaires. « Post-colonialisme, menace nucléaire, vacuité de la parole politique, récit d’une insurrection qui vient, Pacifiction est un film haut-perché et au bord du gouffre » écrit encore Les Inrocks, citant les plus grands chefs d’œuvre du 7ème art pour mettre des mots sur l’enthousiasme déroutant que provoque le film.
Pour Télérama, « Pacifiction » est un « thriller paranoïaque expérimental, où rien n’advient vraiment, mais où tout semble sans cesse au bord de l’explosion ou de l’embrasement », dans « une Polynésie française inédite, certes somptueuse, mais surtout inquiétante et ténébreuse ». La rédaction souligne notamment les « personnages fascinants, comme cette femme transgenre devenue la confidente et l’informatrice du héros, et dont le regard semble le percer à jour, à chaque instant. Elle seule paraît détenir la clé de la prison psychique où, insensiblement, il s’est enfermé ».
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Dans le casting, c’est d’ailleurs Pahoa Mahagafanau qui a attiré les regards lors de la montée des marches, suscitant curiosité et fascination des journalistes de la croisette. Les acteurs polynésiens Pahoa Mahagafanau et Matahi Pambrun ne s’imaginaient pas, au début du tournage, s’engager dans une aventure aussi grandiose, eux qui n’avaient au départ que des rôles de figuration.
Gageons que le succès suscité par la présentation du film change la donne car réellement, Albert Serra a surpris le Festival avec « Pacifiction », présenté en compétition à la dernière minute. Une « pièce rapportée, (…) désormais la consécration » de cette édition. Pour la Polynésie, l’œuvre d’Albert Serra est en outre l’occasion de s’affirmer comme une destination incontournable de la géographie cinématographique.