Vik’ura & Co : la perruche polynésienne

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Publié le 01/04/2016 à 7:31 - Mise à jour le 01/04/2016 à 7:31

Souriante et polissonne Vik’ura est la dernière création made in fenua en matière de personnages de fiction. Elle arbore les couleurs du ‘ura de Rimatara, espèce endémique des Australes, aussi appelé « Lori de Kuhl ». Protégée, elle est classée sur la liste rouge des espèces menacées. On en dénombre un peu plus d’un millier à Rimatara.
 
« Je suis papa d’une petite fille de 5 ans. Mon projet est parti du constat que nous avons du mal à valoriser nos richesses. J’ai voulu montrer nos oiseaux endémiques : le ‘ura de Rimatara, le pihiti de Ua Huka, aux îles Marquises, et le vini peruviana de Rangiroa.
J’avais envie de réaliser une peluche pour enfants. J’ai entrepris des démarches, me suis rapproché d’une graphiste, à l’origine de ma mascotte… Au départ, il était prévu d’en faire une et je me suis dit que Vik’ura se sentirait peut-être seule… Elle est donc accompagnée de deux copines : Vik’ana et Vik’iti. C’est ma fille, Vikki, qui m’a inspiré leurs noms… « ,
raconte le concepteur du personnage, David Proia.

Il lui a fallu plus de deux ans, avec la graphiste Mickey Moto, pour mûrir son projet, affiner les dessins, les idées : « J’ai déposé les droits il y a quelques semaines auprès des instances officielles. J’ai trouvé un fournisseur et un importateur de peluches. La première livraison de Vik’ura est prévue pour le début de l’année 2017. Cette peluche ou ses déclinaisons pourraient devenir les mascottes des Oceanias 2017 ou des Jeux du Pacifique 2023, s’ils se déroulent à Tahiti. »

Car parmi ses différentes casquettes, David Proia arbore celle de cadre à la fédération polynésienne de lutte. Il espère que ses personnages deviendront représentatifs du fenua aux yeux du monde entier, au même titre que le kiwi néo-zélandais par exemple : « On a nos propres richesses et nos trésors: pourquoi pas avoir nos propres personnages?! Le dauphin, la baleine, la tortue, la raie… existent ailleurs. Pas ces perruches polynésiennes.  » 

Ce professeur de sport envisage également un usage pédagogique de son héroïne : « Je souhaite que les enfants se l’approprient. C’est un oiseau communicatif et l’enfant a besoin d’être capté. Avec des personnages, son temps d’efficience s’accroît. C’est un personnage pensé pour l’enfant polynésien avant tout. S’il s’exporte, tant mieux, mais il est prévu pour notre population. « 
 

Vik’ana est l’une des deux copines de Vik’ura. Inspirée du Lori bleu, nonette, ou vini peruviana des Tuamotu, cette petite perruche bleue nuit, au bec orange, est présente dans moins d’une dizaine d’îles de l’archipel. Cette espèce est menacée d’extinction.

Vik’iti est la dernière perruche de ce trio. Elle représente le pihiti de Ua Huka. Ce lori ultramarin figure lui aussi sur la liste rouge des espèces en danger critique d’extinction pour la France et la Polynésie. 
 

Laure Philiber 

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