Au deuxième trimestre 2024, la croissance du chiffre d’affaires des entreprises a progressé de 1,5 % sur un an. « Sur la même période, le niveau moyen des prix croît de 1,1 % sur un an, présageant une croissance du chiffre d’affaires relativement modérée hors inflation », note l’ISPF dans sa note de conjoncture.
Le niveau de fréquentation touristique reste « élevé sur un deuxième trimestre (67 300 touristes, – 0,3 % sur un an) », mais « le chiffre d’affaires des entreprises caractéristiques du tourisme baisse de 1,2 %, tandis que celui des autres entreprises croît de 2,1 % ».
« Sur l’ensemble du premier semestre, le chiffre d’affaires (…) progresse de 1% en glissement annuel, avec la bonne tenue de la demande intérieure (+ 1,6 % des entreprises non touristiques) qui a plus que compensé la baisse dans les entreprises caractéristiques du tourisme (- 1,5 %) et contribue pour – 0,3 point au résultat semestriel global », ajoute l’ISPF.
– PUBLICITE –
La demande intérieure porte cette « croissance modérée de l’économie ». Notamment via la construction (+ 15 % par rapport au deuxième trimestre 2023), le transport et de l’entreposage (+ 11 % hors transport touristique), et les industries manufacturières (+ 4 %).
« La hausse cumulée pour ces trois secteurs, qui représentent 20 % du chiffre d’affaires total et 23 % des emplois salariés du trimestre, contribue pour 2 points au résultat des entreprises non touristiques (+ 2,1 %) (…) Ces entreprises qui répondent à une demande intérieure privée mais aussi publique portent donc l’essentiel du résultat de ce trimestre », analyse l’Institut.
Dans le commerce, le chiffre d’affaires « progresse de 1 % par rapport au deuxième trimestre 2023, soit au même rythme que l’inflation ». « Concernant les autres secteurs non touristiques (…), l’évolution de leur chiffre d’affaires sur un an reste stable et ne contribue pas au résultat du trimestre ».
Pour ce qui est de la consommation des ménages, « elle reste à un niveau élevé au premier semestre 2024 en profitant d’un pouvoir d’achat préservé grâce à la baisse de l’inflation et un marché du travail bien orienté », mais elle « ne progresse pas en volume ».
L’inflation ralentit
« En Polynésie française comme dans le reste du monde, la désinflation se poursuit », constate encore l’ISPF. « L’inflation s’est établie à + 1,2 % en juin 2024 après + 1,5 % en mars 2024. Elle s’élève ainsi à + 1,1 % en moyenne sur le deuxième trimestre ».
Mais « les évolutions restent contrastées selon les différents postes de consommation. Ainsi, l’inflation alimentaire (principale contributrice à l’inflation d’ensemble entre juin 2022 et juin 2023), s’est établie en juin 2024 à + 0,4 % sur un an ».
Du côté du tourisme, la fréquentation est restée élevée au deuxième trimestre (67 200 touristes), « mais la croissance est pour la première fois depuis 2022 en retrait (- 0,3 %) ». « Ce recul s’explique par la baisse du nombre de touristes terrestres marchands (- 2,3 %) en partie compensée par la progression des touristes flottants (+ 6,8 %). C’est la forte contraction de la clientèle terrestre marchande nord-américaine (- 12 %) qui est la plus marquante, en contribuant pour – 4,2 points à l’évolution de la fréquentation touristique globale », indique l’ISPF. Mais « les touristes hexagonaux (+ 5,7 %) enregistrent, pour le dixième trimestre consécutif, un nouveau record de fréquentation avec 22 000 touristes (ils étaient 15 000 en 2019) ».
Reste que le secteur « ne contribue pas ce semestre à la croissance globale », même si les « effectifs des entreprises caractéristiques du tourisme continuent de croître ». Les emplois dans l’hébergement-restauration progressent ainsi de 3,6 % sur un an, et de 8 % depuis le début de l’année, contribuant à 20 % des nouvelles embauches ce semestre.
Les exportations de produits locaux se contractent
« Au second trimestre, les exportations de produits locaux en valeur reculent de 22,6 % sur un an, pour s’établir à 2,6 milliards de francs. C’est le recul des exportations de perles (- 37 % sur un an) en valeur qui contribue essentiellement à cette baisse ». « Depuis le début de l’année, les exportations de perles ont rapporté 3 milliards de francs, soit 30 % de moins qu’il y a un an, pour 2,9 tonnes exportées au premier semestre 2024 (- 46 % sur un an) ».
Concernant les exportations de poissons, elles « sont restées stables en valeur à 700 millions de francs malgré la hausse de 6 % (551 tonnes) des volumes exportés ».
Le marché de l’emploi a progressé, porté par les JO
L’emploi, lui, continue de progresser. « Le nombre de salariés et le nombre d’heures travaillées n’ont jamais été aussi élevés en Polynésie française », souligne l’Institut. Au deuxième trimestre, le fenua comptait 73 000 salariés déclarés à la CPS, soit une hausse de 3 % sur un an.
Le secteur des services alimente principalement « le marché du travail (+ 0,8 % par rapport au premier trimestre) en contribuant pour moitié au résultat du trimestre, avec un possible rebond lié aux jeux olympiques ». « Au total depuis le début de l’année, l’emploi marchand progresse de 1 % avec une forte contribution du secteur des services (+ 0,7 point) et du commerce (+ 0,5 point) », mais le « rythme du marché de l’emploi sur les six premiers mois de l’année est deux fois inférieur à celui observé en 2023 sur le premier semestre (+ 1% après + 2,1% en 2023) ».
La hausse des taux d’intérêts frein aux investissements privés
L’ISPF constate que les « les importations de biens intermédiaires se contractent depuis le début de l’année ». Une situation liée à « la baisse attendue des investissements futurs des ménages et des entreprises en construction ».
« Si la hausse des coûts de l’investissement (prix des matières premières, du foncier, etc.) semble se stabiliser, (…) les niveaux restent élevés comme pour le coût du crédit ». Ce dernier « repasse sous la barre des 4 % ce trimestre (3,74 % contre 4,34 % au premier trimestre, mais 2,28 % il y a un an » mais il fait « toujours peser des risques sur la croissance du secteur liée à la demande privée ».
« Pour les ménages, la situation est identique avec des taux d’intérêt élevés pour ces derniers (3,45 % en moyenne au second trimestre ; contre 2,52 % il y a un an). Ainsi, sur ce deuxième trimestre 2024, le montant cumulé sur un an des nouveaux crédits à l’immobilier pour les particuliers est inférieur de 21 % à l’année précédente » et « il recule de 20 % pour les entreprises ».