Elle fait partie du quotidien des Polynésiens : la baguette de pain augmentera au 1er août de 3 Fcfp et passera donc de 57 à 60 Fcfp. Une augmentation qui reçoit des avis mitigés au sein de la population. « Ce n’est pas juste, parce qu’on ne gagne pas beaucoup » confie une jeune femme. « 57 Fcfp, ça allait, mais 60, c’est un peu exagéré » admet un passant. « Pourquoi pas 100 Fcfp tant qu’à faire, vu qu’aux Tuamotu, le prix du pain est déjà assez élevé. Donc pourquoi pas se tabler sur eux pour ne pas qu’il y ait de différence de prix » concède un autre. « Je suis entièrement d’accord, quand on voit tout ce qui se passé pour obtenir ce pain. Il y a toute une chaine entre les boulangers, les livreurs, et les consommateurs » indique encore un autre homme.
Du côté des boulangers, cette revalorisation du prix de la baguette est attendue depuis 2019. « Cela fait longtemps que nous attendons cette augmentation de 3 Fcfp qui nous a été promis par Teva Rohfritsch à l’époque. ‘Contents’, ce n’est pas le mot que je choisirai. Ça nous aide a compenser toutes les hausses que nous avons pu vivre : il y a eu 2 augmentations du SMIG, dernièrement l’augmentation du gasoil, et le fret maritime a augmenté, ce qui influence aussi l’augmentation des autres ingrédients (levure, sel…). Donc les 3 Fcfp qui ont été décidés en plus vont nous aider à pallier ces augmentations relativement nouvelles » explique Hubert Liu, président du syndicat des boulangers.
Selon le ministère de l’Économie, cette hausse est principalement justifiée par l’introduction des nouvelles pièces et la disparition des tota : « Aujourd’hui, avec une baguette à 57 Fcfp et en fonction du nombre de baguettes qu’on achète, soit c’est le commerçant qui perd, soit le consommateur » déclare Nicole Levesques, directrice de cabinet du ministre de l’Économie et des Finances.
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« Il faut savoir que nous avons probablement la baguette la moins chère du monde, mais le fait de tirer ces prix vers le bas ça a un coût et notamment pour le Pays. Parce qu’on soutient à la fois le prix de la farine, le prix des hydrocarbures qui servent au four des boulangers, et puis on exonère les boulangers de droits et taxes à l’importation, de TVA, la farine, la levure et le sel, qui rentrent dans la composition de la baguette. Tout ça cumulé, en 2022, devrait coûter au Pays autour d’1,5 milliard » précise Nicole Levesques.
Dans les îles autres que celles de la Société, le prix maximal des pains de 300 grammes passe de 71 à 70 Fcfp. Des prix qui restent inférieurs à ceux constatés en métropole ou chez nos voisins calédoniens.