Alors que la facture est très élevée pour certains aliments, les rayons alimentaires du fenua pourraient être au cœur d’une envolée des prix. Dans le détail, quels produits sont déjà concernés ? Depuis un an, le prix des produits de la mer a augmenté de 12,6%, des fruits de 7,3% ou encore des œufs de 2,4%.
Une hausse qui pourrait se poursuivre et toucher d’autres aliments. Notamment les produits transformés. Pour Mickaël Hautbois, co-gérant d’une boulangerie-pâtisserie, l’augmentation du coût des matières premières est inéluctable : « on ne le ressent pas encore beaucoup, ça va venir je pense dans peu de temps. Moi, j’ai des échos de la France déjà, il y a un gros impact. Ça va arriver pour nous aussi. Pour la farine, le beurre, je pense qu’on va prendre 20 à 25% dans très peu de temps ».
De quoi réduire sa marge pour ce fabricant. Difficile donc de ne pas répercuter cette hausse en partie sur le porte-monnaie des consommateurs : « si on peut ne pas le répercuter, on va le faire. Mais je sens que ça va être très difficile », confie Michaël Hautbois.
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Mais quelles sont les explications à cette hausse de prix ? Raison principale bien sûr : la crise sanitaire. En 2020, la consommation mondiale a fait chuter la demande et donc les prix. En 2021, on observe un rebond économique et donc de la demande mais l’offre, elle, ne suit pas : « tous les secteurs sont impactés », explique Florence Bouliou, responsable des prix à l’ISPF. « C’est en lien finalement avec l’augmentation du prix du pétrole, qui est une augmentation mondiale et qui se répercute sur l’ensemble du commerce vu qu’il y a le coût du transport qui est derrière. Le plastique, l’énergie aussi, tout est lié. Ça se répercute sur tous les produits, qu’ils soient transformés ou que ce soit des matières premières ».
Pour Vincent Dropsy, professeur en économie-gestion à l’Université de Polynésie française, c’est l’acheminement des produits qui est responsable de cette hausse : « il y a eu des fermetures de ports, de villes en Chine, qui ont fait que les exportations ont été plus difficiles à acheminer. Donc il y a de gros problèmes d’acheminements de courts termes, donc une grosse augmentation du coût du fret. Évidemment, cela se répercute sur nos produits non seulement importés mais nos produits locaux. Et cela amène de l’inflation mais de court terme. On pense que cela va se régler d’ici un an ».
Une inflation estimée à 2% d’ici début 2022 selon le ministère de l’économie.