Légalisation du cannabis en Polynésie : où en est-on ?

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Pourra-t-on bientôt utiliser du cannabis pour se soigner ? Créé il y a trois mois, le syndicat polynésien du chanvre attend impatiemment la réforme de la règlementation locale en matière de stupéfiants. Une modification du ressort du Pays. Elle devrait permettre d’autoriser le cannabis à usage médical. Le syndicat souhaite l’ouverture du marché du chanvre industriel comme cela est fait dans l'Hexagone, avec des ajustements propres à la Polynésie.

Publié le 28/02/2022 à 19:19 - Mise à jour le 01/03/2022 à 9:15

Pourra-t-on bientôt utiliser du cannabis pour se soigner ? Créé il y a trois mois, le syndicat polynésien du chanvre attend impatiemment la réforme de la règlementation locale en matière de stupéfiants. Une modification du ressort du Pays. Elle devrait permettre d’autoriser le cannabis à usage médical. Le syndicat souhaite l’ouverture du marché du chanvre industriel comme cela est fait dans l'Hexagone, avec des ajustements propres à la Polynésie.

Le cannabis est utilisé depuis des millénaires pour ses vertus thérapeutiques, mais il est aussi considéré comme une drogue. La légalisation de son usage médical semble faire consensus au fenua. La règlementation locale serait d’ailleurs en cours de modification. Une réforme très attendue par le syndicat polynésien du chanvre. Il compte déjà plus de 200 demandes d’adhésion de professionnels de trois secteurs : la production, la transformation et la distribution.

« La finalité de mettre en place une filière axée sur le cannabis médical, c’est de pouvoir produire nos propres médicaments à terme, pour pouvoir fournir notre propre marché, et ne plus dépendre des importations encore » explique Philippe Cathelain, chef d’entreprise agricole et président du syndicat du chanvre.

L’organisation syndicale souhaite acter dans cette réforme le distinguo entre le chanvre stupéfiant et le chanvre industriel, comme dans l’Hexagone où on ne peut cultiver du chanvre que si la teneur en THC, la molécule psychotrope du cannabis, est inférieure à 0,3%.

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« La deuxième revendication, c’est de fixer cette fameuse limite de THC pour pouvoir ouvrir le marché du chanvre industriel dans lequel on va intégrer la fleur de CBD également. En Polynésie française, nous demandons un relèvement de ce taux à 1%, car nous sommes situés sous des latitudes chaudes et il sera quasiment impossible de maintenir ce taux à 0,2 ou 0,3%. Il y a un réel potentiel de production et même de transformation. Il y a une forte attente des industriels locaux -que ce soit dans la cosmétique ou l’alimentaire- qui aimeraient bien étoffer leur gamme avec du CBD » indique Philippe Cathelain.

Mais au-delà de la demande locale, les professionnels s’intéressent surtout aux opportunités d’exportations : « C’est là où notre pays va créer de la richesse par l’importation de devises. Tout naturellement, le marché que l’on vise est le marché national. On parle de 40 milliards pour une consommation récréative ; 80 milliards pour le bien-être. Donc ce sont des marchés qui nous intéressent pour créer de l’emploi et créer de la richesse en Polynésie ».

Le syndicat le sait, ses projections sont conditionnées à la réforme annoncée par le Pays. Un texte qui devrait être présenté à la fin du 1er semestre 2022. La vente libre, elle, n’est pas envisagée à ce stade.

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