« Ce sera la grève des Porsche » : la boutade de Moetai Brotherson qui passe mal

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C’est une boutade qui est plutôt mal passée chez les petits entrepreneurs et patentés : la déclaration du président du Pays sur la réforme des cotisations du RNS. Interrogé par nos confrères de Tahiti infos sur la réaction des patrons, au CESEC, Moetai Brotherson a lancé : « Ce sera la grève des Porsche, ça nous changera ». Des propos qui ont fait l’objet d’un communiqué de la CPME, et qui n’ont pas manqué de faire réagir les premiers concernés.

Publié le 10/01/2025 à 12:28 - Mise à jour le 10/01/2025 à 16:01

C’est une boutade qui est plutôt mal passée chez les petits entrepreneurs et patentés : la déclaration du président du Pays sur la réforme des cotisations du RNS. Interrogé par nos confrères de Tahiti infos sur la réaction des patrons, au CESEC, Moetai Brotherson a lancé : « Ce sera la grève des Porsche, ça nous changera ». Des propos qui ont fait l’objet d’un communiqué de la CPME, et qui n’ont pas manqué de faire réagir les premiers concernés.

Les allusions aux déclarations du président du Pays, il y a trois jours, sur Tahiti Infos, n’ont pas manqué, jeudi, dans l’hémicycle du Cesec, notamment dans les rangs du patronat, au cours de l’étude du texte sur l’affiliation au régime des non-salariés.
La confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a même réagi dans un communiqué et dit « halte au mépris ». Pour Christophe Plée, « la réalité polynésienne, c’est qu’il y a 32 000 patentés et que la grande majorité des gens affiliés au RNS gagnent en dessous du Smig. Elle est là, la réalité. Donc j’invite le président de la Polynésie à mesurer ses propos et surtout à revenir à la réalité. »

Tahiarii a ouvert, il y a trois ans sa société de réparation de smartphones. Avec près de 500 000 fcfp mensuels de charges, il ne parvient à se verser que 30 000 Fcfp par mois, pour manger. « 30 000, c’est le maximum. Dans ma famille il y a plein d’auto-entrepreneurs et le maximum qu’on arrive à se verser c’est 30 000. Juste le ma’a. Je ne roule pas encore en Porsche… je roule en voiture à louer. J’ai vu ce qu’il a dit et ça ne m’a pas vraiment plu… »

Gérant d’une société de jeux et de divertissements, Théophile aussi multiplie les heures de travail pour gagner sa vie. « Je travaille environ 18 heures par jour et je dois absolument tout gérer. De la compta à la commande aux problèmes du quotidien avec par exemple la propriétaire ou quelque chose qui ne fonctionne pas. Donc je finance tout, je gère tout. C’est difficile, car je dois pouvoir également travailler les jours fériés, le dimanche, le samedi… »

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Interrogé en marge d’une conférence de presse vendredi, Moetai Brotherson s’étonne du retentissement de ses propos. « Il faut replacer les choses dans leur contexte. C’était une boutade. Je connais tout à fait les chiffres de ce que gagnent nos petits patrons. Je sais bien qu’ils n’ont pas tous des Porsche. Il s’agissait juste de rappeler que les premières réactions que j’ai entendues par rapport au texte qu’on propose, elles sont totalement décalées. Elles sont décalées parce que ils oublient de dire qu’aujourd’hui, si on ne prend pas les textes qu’on propose, ils devront cotiser au premier franc. Si c’est ce qu’ils veulent, il faut nous le dire. »

Selon la CPME, la moitié des ressortissants du régime des non-salariés touche moins de 100 000 Fcfp mensuels. Le salaire horaire minimum pour un employé à temps plein est de 173 081 Fcfp.

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