Clap de fin pour la TVA sociale, pour quelles conséquences ?

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Elle était attendue par nombre de Polynésiens. La suppression de la TVA sociale est effective depuis ce dimanche. Sa disparition devrait, selon le gouvernement, se traduire par une diminution des prix à la consommation de l’ordre de 1,6 à 1,8 %. Des projections auxquelles n’adhèrent pas certains économistes qui observent une flambée des coûts de l’énergie et une inflation toujours bien présente. Éclairage.

Publié le 01/10/2023 à 16:09 - Mise à jour le 01/10/2023 à 16:09

Elle était attendue par nombre de Polynésiens. La suppression de la TVA sociale est effective depuis ce dimanche. Sa disparition devrait, selon le gouvernement, se traduire par une diminution des prix à la consommation de l’ordre de 1,6 à 1,8 %. Des projections auxquelles n’adhèrent pas certains économistes qui observent une flambée des coûts de l’énergie et une inflation toujours bien présente. Éclairage.

18 mois après son adoption par le gouvernement Fritch, la TVA Sociale ou Contribution pour la solidarité, censée financer la Protection Sociale Généralisée, est officiellement enterrée. Une promesse de campagne de Moetai Brotherson pour lutter contre la cherté du coût de la vie.

« Selon l’ISPF, cette mesure devrait se traduire par une baisse de plus de 1,5% sur chaque dépense que nos concitoyens feront au quotidien », expliquait il y a peu, à l’Assemblée, Tevaiti-Ariipaea Pomare, le ministre de l’Économie, du Budget et des Finances.

Un raisonnement que ne partage pas le professeur d’économie, Florent Venayre : « Quand on supprime une taxe, il n’y a pas d’automaticité dans la baisse de prix. On part d’un prix qui est fixé par les producteurs et les vendeurs. Le prix n’est pas le même tout le temps. Donc, quand on le met à 100, on aurait pu le mettre à 98 ou à 103. Chercher 1 point de différence là-dessus, c’est loin d’être aisé ».

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Traduction : difficile pour le Pays de contraindre les commerçants à opérer une baisse des prix aussi nette. De plus, une diminution de la TVA n’a jamais l’effet escompté. Elle serait même inefficace, voire inéquitable, en profitant davantage aux ménages les plus aisés.  Seule solution pour soutenir les foyers les plus modestes, les cibler avec des aides adaptées, notamment sur l’énergie.

Prix « artificiels »

Côté énergie, justement, le Pays observe une hausse des prix au niveau mondial de 9,1% pour le sans-plomb, de 17,1% pour le pétrole et, enfin, de 19% pour le gazole. Pour éviter d’impacter les ménages polynésiens, le gouvernement s’appuie sur le Fonds de Régulation des Hydrocarbures. Selon le ministère des Finances, les réserves du FRPH permettraient d’absorber cette flambée mondiale des cours du pétrole.

Mais cette solution n’est qu’à court terme puisque, pour le moment, elle ne concerne que le mois d’octobre 2023. L’épée de Damoclès plane donc toujours sur le budget énergie des Polynésiens. Car la hausse des prix semble inéluctable.

« C’est toujours artificiel de maintenir des prix par rapport au niveau auquel ils devraient être selon le marché. C’est une artificialité qui répond sans doute à un calendrier politique, celui du retrait de la TVA Sociale », souligne Florent Venayre.  

Seule note d’optimisme : un ralentissement de l’inflation, comme l’a constaté récemment l’Institut de la Statistique de Polynésie, ainsi qu’une « nette » reprise de la confiance des ménages au troisième trimestre 2023. Reste à savoir jusqu’à quand.

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