Stéphane Perez, armateur, regarde avec inquiétude les chiffres qui s’affichent. Son bateau, le Vaeanapa, vient de ramener 215 pièces ce vendredi matin. C’est peu pour une campagne de pêche de trois semaines, mais sa plus grande inquiétude est de trouver des acheteurs.
« Le secteur est sinistré, comme dans tous les autres secteurs. La preuve, c’est que j’ai énormément de mal à vendre ma cargaison aujourd’hui, notamment sur le frais qui est saturé. Donc je vais être obligé de passer la quasi-totalité de ma cargaison en filets congelés à bord. (…) Là, j’écoule un peu de frais avec un client du port de pêche, j’écoule une quarantaine de thons blancs. Et tout le reste va partir en filets congelés. Donc à la fois sur de la clientèle locale, et même sur des amis que j’ai appelés pour qu’ils puissent acheter du poisson sur notre bateau. Et notre mareyeur avec qui nous travaillons prendra le reste de la cargaison » déclare-t-il.
Suite à la crise sanitaire et le confinement, les prix ont chuté : jusqu’à moins de 500 Fcfp le kilo de thon blanc. L’objectif de Stéphane aujourd’hui est de perdre le moins d’argent possible. Engager une nouvelle campagne de pêche serait très risqué financièrement. Il devra alors mettre son équipage en congé en attendant les mesures de sauvetage du secteur par le Pays et l’État.
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« Même sur le congelé, je vais être obligé de faire un effort sur les prix. Le but, ce n’est pas d’essayer de gagner de l’argent, mais c’est d’essayer d’en perdre le moins possible, de limiter la catastrophe, parce qu’effectivement, c’est une situation exceptionnelle. (…) Aujourd’hui, je pense que le secteur de la pêche comme tous les secteurs de l’économie locale attendent vraiment les aides du Pays et le soutien et la solidarité nationales » explique l’armateur.