Après trois semaines de fermeture, Jean-Yves Chansin a sorti deux de ses employés du confinement. Travailler à distance était devenu trop compliqué pour ce commerçant depuis que les commandes de tissus, d’élastiques et de feutrines ont explosé : « On avait trop de commandes et on arrivait plus à les gérer, donc on a été obligé d’ouvrir. Les clients nous demandaient d’ouvrir ».
« C’est grâce à leurs tissus que je fabrique des masques pour ma famille et moi, étant donné qu’on ne peut pas en acheter. Donc oui, c’était important. Là, en tout, j’ai dû prendre 8 mètres » nous dit une cliente.
De l’autre côté de la rue, élastiques, tissus, filtres etc. partent aussi comme des petits pains. Le manque cruel de masques a même poussé les communes à faire elles-mêmes leurs achats. « Je suis venu chercher des élastiques pour faire des masques pour les enfants de l’école Mamu. Les mama vont coudre ça. Si jamais les enfants reprennent l’école, au moins il auront des masques, on se prépare » explique Vetea Avaemai, maire de Papeno’o.
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Trois quart d’heures après l’ouverture, la police nationale est venue ordonner la fermeture de toutes les boutiques aux alentours avant de se raviser. « Si je verbalise, tout le monde va fermer, je vous laisse pour le moment, je vous préviens juste » dit un policier.
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La tolérance des forces de l’ordre ne s’applique que pour ce mercredi. Même si, le nombre de clients est limité dans le magasin, les allées sont trop exiguës et le manque de protections constitue un risque. Mais rien n’empêche ces commerces non indispensables de vendre leurs produits autrement, sans contact avec la clientèle. Seul l’accueil du public est interdit. Selon le haut-commissaire, tout le monde doit continuer à travailler. Reste à savoir maintenant sous quelles autres conditions les commerces pourront à nouveau accueillir du public…