Economie : moins de redressements et liquidations judiciaires en 2021

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Deux ans après le début de la pandémie de covid-19, peut-on réellement parler de crise économique au fenua ? Pas vraiment, à en croire le dernier bilan du tribunal de commerce. Contrairement à ce que laisse présager l’arrêt de divers secteurs d’activité, le nombre de redressements ou de liquidations judiciaires en 2021 est passé à 58, contre 141 en 2020. Pour le président du tribunal de commerce, l'économie du fenua est sur une pente ascendante.

Publié le 04/03/2022 à 16:43 - Mise à jour le 04/03/2022 à 23:49

Deux ans après le début de la pandémie de covid-19, peut-on réellement parler de crise économique au fenua ? Pas vraiment, à en croire le dernier bilan du tribunal de commerce. Contrairement à ce que laisse présager l’arrêt de divers secteurs d’activité, le nombre de redressements ou de liquidations judiciaires en 2021 est passé à 58, contre 141 en 2020. Pour le président du tribunal de commerce, l'économie du fenua est sur une pente ascendante.

En 2021, comme en 2020, le nombre de procédures collectives est largement inférieur à celui des années pré-covid. Autrement dit, on compte moins de redressements ou de liquidations judiciaires l’an dernier. Un constat similaire à celui dressé dans l’Hexagone et « presque paradoxal compte tenu des difficultés qu’a connu l’économie durant ces deux années », s’étonne le président du tribunal mixte de commerce de Papeete, Christophe Tissot. « Mais c’est un fait qui est carré, que je peux démontrer : nous n’avons pas de vague de défaillances d’entreprises et même mieux que ça, nous avons même moins de difficultés constatées devant le tribunal du commerce ».

Selon le président du tribunal, ce fait s’explique par les aides accordées aux entreprises polynésiennes mais aussi par la « politique prudente » adoptée par les principaux créanciers. Et Christophe Tissot se montre très optimiste sur l’avenir de l’économie du fenua : « la question que nous nous posions il y a deux ans : va-t-il y avoir une vague de difficultés à l’issue des dispositifs de soutien, nous continuons de nous la poser. […] À titre personnel, je n’en sais rien, je ne suis pas un spécialiste. Mais quand je lis ici et là les chiffres des reprises d’activité, pour la plupart des secteurs à hauteur du niveau des chiffres d’affaires de 2019, j’ai envie d’être très optimiste et de considérer qu’après les aides de l’Etat, de la Polynésie, les clients vont revenir et qu’on ne devrait pas connaître de vague de difficultés. En tout cas pour les entreprises qui auront su patienter d’ici-là ».

Entre 2020 et 2021, le nombre de redressement et de liquidation judicaires a baissé de 60%. Un fait qui s’explique selon le président du tribunal de commerce par les aides accordées par l’Etat et le Pays mais aussi par la politique « prudente » des principaux créanciers (infog : Tahiti Nui Télévision)

Si l’activité du tribunal a fortement diminué, elle n’en reste pas moins liquidative. En 2021, on dénombre 58 dossiers de liquidation judiciaire contre 141 en 2020. Des entreprises qui ont laissé près de 2,5 milliards de Fcfp d’impayés. « Ces liquidations difficiles concernent pour l’essentiel des toutes petites structures, des patentés, des toutes petites entreprises, […] Ce qui m’amène une nouvelle fois à renouveler mon message : se lancer dans le monde de l’entreprise c’est bien mais se lancer chef d’entreprise c’est devenu un métier. On ne s’improvise pas chef d’entreprise », rappelle le président du tribunal.

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En témoigne la hausse des créations d’entreprises en 2021. Selon la CCISM, les immatriculations d’entreprises ont atteint l’année dernière un niveau historique avec 5004 entreprises immatriculées, contre 4092 en 2020. Pour autant, ces créations de patentes essentiellement ne s’accompagnent pas forcément de création d’emploi. Au contraire, elles peuvent même traduire une précarisation de l’emploi.

La CCISM a fait état de 5 004 immatriculations d’entreprises en 2021 (infog : Tahiti Nui Télévision)

Enfin, comme en 2020, le nombre de conciliations a doublé par rapport aux années pré-covid. Un bon signe selon Christophe Tissot, car « c’est le signal que les chefs d’entreprises ont confiance dans l’avenir et qu’ils demandent, par ces dispositifs, un petit peu de délai pour rembourser leurs dettes. Et la conciliation devant le président du tribunal du commerce est un bon dispositif pour cela ».  

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