Dans le maritime comme ailleurs, pas de développement possible sans financement. Les porteurs de projets polynésiens le savent et peuvent déjà prétendre à certains dispositifs comme la défiscalisation.
« Les principales sources de financements sont effectivement les apports de défiscalisation locale ou métropolitaine. Ça touche notamment les secteurs de la croisière, de la plaisance, du commerce, de la pêche. Par exemple, pour le renouvellement de la flotte de commerce qui est une flotte vieillissante, il est impératif d’avoir cette double defisc’, comme sur la pêche si l’on veut augmenter le nombre de thoniers et arriver aux objectifs fixés par le gouvernement », estime Stéphane Perez, le président du Cluster maritime de Polynésie française.
Au fenua, les banques et certains organismes comme la SOFIDEP sont également des partenaires primordiaux. En complément, le ministère français chargé de la Mer propose également un fonds d’intervention maritime à travers un appel à projets. L’enveloppe pour 2024 s’élève à 15 millions d’euros, soit 1,8 milliard de francs.
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« Pour prendre des exemples en Polynésie française, il y a le phare de Mahina qui a été un dossier important pour nous puisque le fonds a apporté plus d’un million d’euro -plus de 120 millions de francs, Ndlr- pour sa rénovation », explique Marie Fucher, la cheffe du service Etat des affaires maritimes en Polynésie française.
« On a eu également un dossier très intéressant l’année dernière que l’on a appelé : ‘bourses des marins’. Il a été porté par la Direction polynésienne des affaires maritimes. Il a vocation, grâce à un cofinancement États/Pays, à créer un dispositif de bourses pour aider les Polynésiens qui souhaitent aller se former sur des filières maritimes de navigation, des formations qui n’existent pas au fenua », ajoute celle-ci.
Ces solutions de financement sont essentielles pour les acteurs maritimes locaux. Avec des projets adaptés à l’échelle, minime, de la Polynésie, ils se heurtent néanmoins à des seuils d’éligibilité trop importants pour bénéficier de certains apports européens et internationaux.
« Nos projets devraient être éligibles aux grands dispositifs de financement, qu’ils soient européens, nationaux, voire internationaux », souligne Stéphane Renard, coordinateur du cluster maritime de Polynésie française.
« La difficulté qu’ont nos porteurs de projets, c’est que, souvent, nos projets sont trop petits financièrement, car ils sont dimensionnés à l’échelle de nos iles. Du coup, ils ne sont pas éligibles à ces programmes dont le ticket d’entrée, le seuil pour pouvoir être éligible, est trop élevé », regrette-t-il.
Le Cluster maritime veut porter la voie des acteurs polynésiens à plus grande échelle. Un travail de négociations et de lobbying est réalisé auprès de responsables nationaux, européens et internationaux lors de déplacements à l’étranger. Ce sera le cas lors des Assises de l’économie de la mer, la semaine prochaine à Bordeaux, dans l’Hexagone.