Hausse du SMIG : qu’en pense le patronat ?

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Le salaire minimum interprofessionnel garanti ou SMIG a été revalorisé pour atteindre 173 181 francs pour compenser la hausse des prix. Si cette annonce actée en Conseil des ministres en début de semaine est une bonne nouvelle pour les plus bas salaires, elle pose question du côté des patrons. Réactions.

Publié le 03/05/2024 à 9:55 - Mise à jour le 03/05/2024 à 15:28

Le salaire minimum interprofessionnel garanti ou SMIG a été revalorisé pour atteindre 173 181 francs pour compenser la hausse des prix. Si cette annonce actée en Conseil des ministres en début de semaine est une bonne nouvelle pour les plus bas salaires, elle pose question du côté des patrons. Réactions.

Le SMIG passe officiellement à 173 181 FFCP brut par mois. Une revalorisation salariale de 2,38%, actée le 30 avril dernier, qui se cale sur l’indice des prix de l’ISPF.

« 2,38% c’est beaucoup », estime Christophe Plée, le président de la CPME, « c’est moins qu’avant, mais c’est encore beaucoup. Je ne sais pas ce qu’il y aura dans les prochains mois. Mais ça fait plus de 4000 francs par salarié, donc ce n’est pas rien. En même temps, si le SMIG augmente, c’est parce qu’il y a eu de l’inflation et que les prix ont augmenté. C’est ça le constat ».

Depuis 66 ans, le SMIG connait des augmentations plus ou moins marquées. Notamment depuis 20 ans puisqu’il est calqué sur la hausse des prix et non sur la croissance. Si ce modèle de calcul est aujourd’hui institutionnalisé, la CPME s’interroge tout de même sur le timing de l’exécutif.

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« Pourquoi on annonce le 30 avril l’augmentation du SMIG aux chefs d’entreprises ? (…) forcément, on va avoir du mal à répercuter ces augmentations sur le mois de mai. C’est dommage, car je pense que la réponse à cette question, le gouvernement l’a depuis plus d’un mois », souffle encore Christophe Plée.

Le Medef, de son côté, salue cette hausse des plus bas salaires, mais craint des conséquences sur les prochaines négociations salariales prévues en fin d’année, comme l’explique son président, Steeve Hamblin : « Cela laisse moins de marge de manœuvre pour l’ensemble des autres salariés. Si au terme des accords du mois d’octobre prochain, on venait proposer une hausse des salaires de l’ensemble des employés de Polynésie, il y aurait forcément une répercussion sur les prix de vente des produits et services des entrepreneurs ».

Comparativement aux autres territoires d’outre-mer du Pacifique, avec un SMIG à 173 181 francs, la Polynésie se situe dans le haut du panier. En revanche, le fenua reste loin derrière la Nouvelle-Zélande et l’Hexagone alors que le coût de la vie y est jusqu’à 40% moins élevé.

Avec une inflation qui ne cesse de progresser, la seule solution pour les patrons consiste à « baisser le coût du travail et arrêter de fiscaliser le travail », selon Christophe Plée. « Le travail, c’est ce qui est le plus dur à avoir en Polynésie, dans un petit pays comme le nôtre. Il faut faire comme les pays du Nord de l’Europe, c’est-à-dire enlever la fiscalité sur le travail », ajoute-t-il.

Syndicats patronaux et de salariés s’entretiendront prochainement avec le gouvernement pour trouver des solutions afin d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages.

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