Constats d’huissier à l’appui, l’avocat de la direction des magasins Carrefour s’est attelé à démontrer que les grévistes ne respectaient pas la distanciation physique sur les divers piquets de grève.
« Sur l’une des photos, il y a 70 personnes collées à la galerie marchande. Les clients ne comprennent pas que les consignes s’appliquent alors que les grévistes sont agglutinés. C’est totalement indécent. Il y a un risque de développement d’un ‘cluster Carrefour’ », a plaidé Me Laurent Chicheportiche.
En substance, la direction du groupe souhaite donc que la justice ordonne aux grévistes de quitter les lieux.
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Leur avocate, Me Isabelle Gaultier-Feuillet, a contre-attaqué en expliquant que les salariés mécontents se trouvaient à « l’extérieur » des bâtiments. « Je ne vois donc pas à quel titre, l’employeur serait tenu de faire respecter les gestes barrières », a-t-elle ajouté.
La juge des référés s’est donné le temps de la réflexion. Il rendra sa décision lundi, en début d’après-midi.
Plus tôt dans la matinée, le magistrat avait débouté l’intersyndicale qui l’avait saisi pour enjoindre le groupe Wane à négocier mais aussi à payer les jours de grève. Il a toutefois tenu à préciser qu’il était le juge de l’urgence et que rien n’empêchait donc les requérants de saisir de nouveau la justice sur le fond.
« Il y a quand même eu un minimum de négociations engagées », a souligné le magistrat avant d’ajouter : « j’espère que le mouvement arrivera à une sortie de crise qui sera équitable pour tout le monde ».