La TVA sociale supprimée, quelles répercussions sur le coût de la vie ?

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La suppression de la TVA sociale, effective le 1er octobre, est une mesure-phare du gouvernement de Moetai Brotherson, élu en mai dernier. Dans un contexte d'inflation mondiale, le Tavini Huiraatira justifie la mesure par une nécessaire "justice sociale" . L'opposition attend, elle, des mesures concrètes pour faire baisser le coût de la vie. Mais quel sera l'impact réel de la suppression de la taxe sociale sur les prix affichés dans les étals du fenua ? Éléments de réponse.

Publié le 28/08/2023 à 18:10 - Mise à jour le 30/08/2023 à 18:45

La suppression de la TVA sociale, effective le 1er octobre, est une mesure-phare du gouvernement de Moetai Brotherson, élu en mai dernier. Dans un contexte d'inflation mondiale, le Tavini Huiraatira justifie la mesure par une nécessaire "justice sociale" . L'opposition attend, elle, des mesures concrètes pour faire baisser le coût de la vie. Mais quel sera l'impact réel de la suppression de la taxe sociale sur les prix affichés dans les étals du fenua ? Éléments de réponse.

Instaurée le 1er avril 2022 par le Tapura Huira’atira pour tenter de sauver le système de Protection sociale généralisée, la TVA sociale sera supprimée près d’un an et demi après son entrée en vigueur. Une promesse de campagne de la nouvelle majorité issue du Tavini Huiraatira dirigée par Moetai Brotherson, qui estime que la taxe a surtout participé à l’augmentation des prix et qu’elle n’est pas socialement juste.

Mais l’effet de la suppression de la taxe, s’il sera observable sur certains produits, ne sera pas spectaculaire selon l’économiste Florent Venayre. Les retombées sur le portefeuille du consommateur ne seraient que minimes : « Il ne faut pas s’attendre à un impact massif, c’est absolument certain, affirme-t-il. Cette suppression va engendrer des baisses de prix sur certains produits, mais qui vont être des baisses de prix relativement faibles » .

Effets atténués par l’inflation

Surtout, rappelle l’économiste, l’inflation continue d’augmenter en 2023. « De fait, l’inflation va gommer progressivement les effets qu’on pourra avoir, qui seraient éventuellement positifs de la baisse de prix » poursuit Florent Venayre.

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Pas d’effets majeurs à attendre donc. Le manque à gagner de près de 8 milliards par an que la suppression de cette taxe sociale engendrera dans les caisses de la CPS sera, lui, bien réel. Le Pays compte s’appuyer sur ses recettes fiscales gonflées par l’inflation pour financer le manque à gagner de la TVA sociale jusqu’en 2024. Passé cette échéance, en revanche, pas de solution pérenne.

« Si, à terme, l’inflation se calme (…) à ce moment on va manquer de recettes fiscales pour compenser et c’est là qu’il faut trouver un système pérenne de financement de la PSG, de la CPS en général, poursuit Florent Venayre, pour qui la question de la réforme du système de santé est centrale.

Quid de la réforme de la PSG

Réforme qui sera, à l’en croire, une affaire de choix : « est-ce qu’on fait porter sur les cotisations sociales, donc ça veut dire qu’il n’y a que les travailleurs qui payent ? Ou est-ce qu’on trouve un système équivalent à une vraie TVA sociale ou on a une assiette plus large où tous les consommateurs payent ? Ça avait été l’idée du gouvernement précédent » (d’Édouard Fritch – ndlr) , conclut-il.

Sur la compensation de la TVA sociale, Moetai Brotherson devrait donner davantage de précision lors de la prochaine session budgétaire, prévue en septembre prochain.

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