D’après l’APC qui s’est appuyée sur les chiffres de l’Institut de la statistique, la Polynésie est le territoire ultramarin le plus cher de la République :
En 2016, le panier moyen polynésien était plus élevé de 38.5% que le même panier en métropole. Vient ensuite la Nouvelle-Calédonie avec 33%, la Guadeloupe + 12.5% et enfin La Réunion, +7.1%.
Des écarts de prix croissants selon l’APC qui concernent surtout les produits alimentaires : depuis 2007, les prix ont augmenté de 47% note l’organisme. Cela affecte le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes qui dépensent en moyenne 31.6% de leur budget en alimentation contre 12.8% pour les ménages les plus aisés.
– PUBLICITE –
Pourtant, une baisse des prix alimentaires est constatée en 2018, grâce à la baisse des prix des produits de la mer. Mais cela n’a pas suffi à combler cet écart puisque l’inflation des produits alimentaires repart en 2019.
L’APC note également que la réglementation des prix, les PPN et les PGC, mais aussi les protections de marché élevées et le développement de la grande distribution, n’ont pas permis de modérer les prix payés par les ménages polynésiens.
Si l’on aurait tendance à expliquer cet écart de prix par l’éloignement et l’insularité, l’APC révèle que l’explication se trouve aussi dans la structure de coût des produits. En effet, le prix d’achat initial ne représente que 27% du prix total d’un produit. Le coût du transport, seulement 8%, et les droits et taxes d’importation, 8%. La TVA représente quant à elle 13% en moyenne. Le reste est imputable à la marge commerciale des distributeurs, soit 44% du prix total.
Des marges conséquentes ainsi qu’un manque de concurrence. Toujours selon l’organisme, un groupe détient à lui seul plus de 50% des surfaces de ventes sur le segment des supermarchés et hypermarchés. Et la concurrence n’aurait pas la capacité financière pour tenir sur la durée. En plus d’une culture de la concurrence très faible, les associations de consommateurs sont peu nombreuses et sans subventions publiques pérennes.
L’APC conclue son rapport par 5 propositions. Elles sont désormais entre les mains du Pays qui décidera de les mettre en œuvre ou non.