Le marché des Raromatai convoité par les armateurs

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Avec plus de 36 000 habitants recensés en 2022, les Raromatai représentent près d’un tiers du fret interinsulaire au fenua. Trois cargos desservent actuellement l’archipel, et le Vaitere 2 devrait faire son apparition sur la ligne dès le mois de mai. De quoi augmenter considérablement la capacité de transport de marchandises et accentuer la concurrence dans les Îles Sous-le-Vent.

Publié le 17/01/2024 à 17:15 - Mise à jour le 18/01/2024 à 15:44

Avec plus de 36 000 habitants recensés en 2022, les Raromatai représentent près d’un tiers du fret interinsulaire au fenua. Trois cargos desservent actuellement l’archipel, et le Vaitere 2 devrait faire son apparition sur la ligne dès le mois de mai. De quoi augmenter considérablement la capacité de transport de marchandises et accentuer la concurrence dans les Îles Sous-le-Vent.

Après le secteur de la pêche hauturière, l’armateur et président de la SAS Transport Maritime Vaitere (TMV) Georges Moarii se tourne vers le cabotage inter-îles. Son premier cargo, le Vaitere 2, devrait desservir Huahine, Raiatea, Tahaa et Bora Bora deux fois par semaine à partir de mai 2024. Actuellement en chantier à Gdansk, ce navire a été allongé pour pouvoir atteindre une capacité de fret de 2000 tonnes.

« On veut se positionner sur une autre façon de faire du fret, beaucoup plus respectueuse et proche de la clientèle, avance-t-il. Notre objectif est de répondre à leurs attentes« . La famille Moarii compte innover avec un processus de traçabilité des marchandises et matériels transportés, service qui n’existe pas au fenua pour le moment. « On souhaiterait que l’usager, le particulier ou l’entreprise puissent suivre leur fret à partir du moment où ils le déposent, auprès de notre équipage, poursuit la directrice de la TMV Merehau Peyrolle. Ils pourront suivre la manière dont le fret arrive à chacune des destinations, que ça soit pour le premier stop par exemple Huahine, ou pour le 3e à Bora Bora« .

4 navires et une concurrence accrue

Après l’incendie du Taporo 7 en mars 2022, seuls deux navires assuraient le transport de fret aux Raromatai : le Hawaiki Nui et le Taporo 6, rejoints en mars 2023 par le Hava’i, propriété de la Société de Navigation Polynésienne (SNP), celui-ci étant venu compenser l’arrêt du Taporo 7. Le Vaitere 2 complètera la liste, sachant que le Hawaiki Nui (construit en 1980) sera remplacé par le Hawaiki Nui 2, la réglementation obligeant le renouvellement d’un bateau après 30 ans d’exploitation.

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Même si les statistiques démontrent une croissance de la quantité de fret ces trois dernières années (voir 2e slide ci-dessus), l’arrivée d’un 4e navire sur le marché n’est pas vu d’un bon œil par l’armateur des Hawaiki Nui, qui annonce des problèmes de timing et de place pour amarrer les navires. « Aujourd’hui, la desserte et les volumes sont entièrement satisfaits, puisqu’avec trois navires, on est largement au-dessus de la demande des îles sous le vent, assure Tutehau Martin, président de la SNP. Je ne dis pas que ce nouveau navire est mal venu, mais quand on se retrouve à trois navires à Bora Bora, sur Taha’a, ça pourrait poser problème au niveau des quais. Idem sur les quais de Papeete » .

Si le marché des Raromatai est particulièrement convoité, d’autres parts sont à prendre sur des liaisons entre les îles éloignées. « Les Taporo desservent les Tuamotu Nord-Est, ce qui n’existait pas avant, explique le directeur adjoint de la DPAM Charles Taputuarai. Le Taporo 9 allait directement aux Marquises, et depuis qu’il passe par les Tuamotu du Nord-Est, il répond à une demande des Paumotus, qui veulent avoir des légumes ou de la viande fraîche. Les Marquises peuvent en fournir, donc ce sont des petits marchés qui peuvent encore être développés » , conclut-il.

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