Le Medef polynésien inquiet des risques de récession aux États-Unis

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La Polynésie doit-elle craindre l'impact d'une récession venue des Etats-Unis ? C'est ce que suggère le Medef, pour qui la décision de la réserve fédérale américaine (FED) de baisser son principal taux directeur pour la première fois depuis 2020 est un signal avant-coureur de ralentissement de l'activité économique.

Publié le 22/09/2024 à 17:53 - Mise à jour le 23/09/2024 à 7:25

La Polynésie doit-elle craindre l'impact d'une récession venue des Etats-Unis ? C'est ce que suggère le Medef, pour qui la décision de la réserve fédérale américaine (FED) de baisser son principal taux directeur pour la première fois depuis 2020 est un signal avant-coureur de ralentissement de l'activité économique.

C’est une première depuis la crise COVID : la Réserve fédérale américaine (la FED, banque centrale des États-Unis) a annoncé, ce mercredi, une baisse significative de son taux d’intérêt général, de 0,5 points. Une décision prise par son président Jerome Powell pour stimuler l’économie américaine, ralentie par les hausses successives des taux d’intérêt mises en place pour freiner l’inflation consécutive de la Covid.

En théorie, la décision est censée modérer la consommation, et in fine, la pression à la hausse sur les prix. « Les prix arrêtent d’augmenter. Mais évidemment, le problème, c’est que ça calme aussi les ventes des entreprises. Donc les entreprises vendent moins, et la croissance économique vit assez mal, analyse Florent Venayre, professeur des université en sciences économiques.

Un ralentissement de l’activité économique avec un corollaire : les répercussions sur l’emploi. « C’est bien le problème qu’ont eu les Américains ces derniers mois, les répercussions sur l’emploi ne sont pas géniales, et c’est pour ça qu’ils ont pris la décision de baisser leurs taux directeurs de 0,5 » , poursuit l’économiste.

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Le choix des États-Unis de desserrer leur politique monétaire inquiète jusqu’en Polynésie Française. Selon le président du MEDEF Steeve Hamblin, les annonces de la FED augurent une récession qui n’épargnera personne. « Cela vient surtout traduire qu’aux USA, ils ont conscience qu’une récession est en train de naitre. Mon rôle et le rôle du MEDEF c’est de sensibiliser l’exécutif sur ce changement qu’on va avoir dès 2025 au sujet, notamment, de la fréquentation touristique des américains, alerte-t-il. D’une manière générale, une récession comme celle-là va viser l’Europe et certainement venir perturber davantage notre économie. On aurait souhaité que le Pays mentionne et propose des ajustements face à ce qui arrive » .

Du côté du Pays, le ministre de l’Économie Warren Dexter se dit « contrarié » par rapport à sa position consistant à « rassurer les entreprises » . « C’est de nature à créer un climat anxiogène pour les entreprises. Ce n’est pas bon pour l’investissement et l’embauche, admet-il. Des signaux négatifs qui ont été confirmés à son ministère par les experts de l’ISPF et de l’IEOM. « Trop tôt » pour parler de crise, poursuit M. Dexter. « Ils me disent qu’effectivement, il y a des signaux défavorables qu’on aperçoit sur la scène internationale, notamment la baisse des taux directeurs de la banque fédérale américaine, mais ces signaux ne suffisent pas pour augurer une crise internationale » .

Différents scenarii sont toutefois imaginés par les observateurs. Deux, pour Florent Venayre. « Soit la baisse des taux est insuffisante pour relancer l’économie, donc on peut envisager une nouvelle baisse de taux – mais c’est à condition que l’inflation ne reparte pas. Soit l’inflation repart aux États-Unis, ce qui serait l’hypothèse la plus désagréable, parce que si l’inflation repart, la FED va être obligée de réhausser ses taux pour calmer l’inflation » . Soit des conditions pour entrer en récessiondeux trimestres consécutifs d’activité qui débouchent sur une croissance négative.

La sphère économique reste particulièrement attentive à ces futures évolutions. D’autant que l’issue de l’élection présidentielle du 5 novembre pourrait avoir de forts impacts sur la croissance américaine, entre un Donald Trump connu pour ses penchants protectionnistes et une Kamala Harris dont le programme en matière économique est surtout tourné vers les classes moyennes étasuniennes.

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