Un marché du crédit en net repli
L’année 2024 s’est révélée difficile pour le secteur du crédit en Polynésie française. Selon les données de l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM), la production de crédits a reculé de 17,5 % par rapport à 2023, pour s’établir à 159,1 milliards de francs. Une contraction marquée par un quatrième trimestre en demi-teinte : malgré une embellie sur certains segments, les crédits immobiliers et aux entreprises restent en berne.
Le dernier trimestre 2024 affiche une production hors découvert de 45,6 milliards de francs, en baisse de 13,3 % en rythme annuel. Cette tendance traduit une frilosité persistante des ménages et des entreprises face aux incertitudes économiques. Toutefois, une dynamique émerge du côté des crédits aux particuliers, note l’IEOM, avec une hausse de 4,6 % sur un an.
Essor des crédits à la consommation
Le principal moteur de ce sursaut est l’augmentation des prêts personnels et des crédits à la consommation, qui progressent de 25,6 % après une hausse plus modeste de 4,6 % le trimestre précédent. Dans le détail, les prêts personnels et crédits à la consommation augmentent forement de 66 points de base, à 6,69 %, soit le niveau le plus élevé depuis cinq ans.
– PUBLICITE –
En revanche, les crédits à l’habitat continuent leur chute. Après un recul de 7,9 % au troisième trimestre, ils affichent une nouvelle baisse de 8,8 %, freinant ainsi le dynamisme du secteur immobilier.
Les entreprises prudentes
Si la demande des ménages montre des signes de reprise, les sociétés non financières (SNF) peinent à retrouver un rythme soutenu d’investissement. La production de crédits à ces entreprises chute de 22,4 % au dernier trimestre, atteignant 25,1 milliards de francs. Tous les types de financement sont en recul :
- Crédits d’équipement : -17,2 %
- Crédits immobiliers : -55,2 %
- Crédits de trésorerie échéancée : -14,3 %
Les entreprises individuelles sont encore plus touchées, avec une baisse de 40,8 % sur un an, leur production de crédits atteignant à peine 870 millions francs. Les crédits immobiliers à destination de ces acteurs s’effondrent de 83,9 %, après un bond de 80,8 % au troisième trimestre. Quant aux crédits d’équipement, ils reculent de 20,1 %, après une hausse de 10,9 % le trimestre précédent.