Il faisait beau, jeudi, pour le lancement de la 31e édition du Salon du Tourisme. Comme chaque année, l’évènement est très attendu par les Polynésiens qui souhaitent prendre des vacances au fenua sans trouer leur portefeuille. « Il y a l’inflation, mais on essaye quand même de faire profiter les enfants », explique une visiteuse.
Mais quelques nuages planent sur le salon. « ATPF en colère » peut-on lire sur les stands de pensions de famille. L’association de tourisme authentique de Polynésie Française a vu son budget divisé par 4 par le gouvernement. Une décision qui fait débat auprès des 300 pensions de famille affiliées à l’ATAPF.
« Pourquoi pas si c’est divisé, mais il faut avoir une impulsion plus au niveau de la promotion », estime Poe Amo, gérante d’une pension de famille. « Ce budget est nécessaire », ajoute sa consœur Mariatta Guillotin, « on est là. On est représentatif et on accueille du monde ( …) On a ouvert juste avant le Covid et on était bien content de trouver de l’aide auprès de cette association pour nous aider, nous conseiller ».
– PUBLICITE –
« Elle se dispersait un peu »
Le malaise monte entre l’ATAPF et le gouvernement. Et chacun se renvoie la balle. « On est là pour accompagner le Service du tourisme dans la démarche de classification. En 20 ans, ils ont classé 80 pensions de famille (…) Ils nous rejettent sur le dos un travail qu’ils n’ont pas fait (…) On a fait nos preuves. L’association existe depuis plus de 20 ans. On estime que dans la vision de notre gouvernement de vouloir accueillir plus de 600 000 touristes, on est l’entité la plus représentative pour en arriver là », martèle Sun Taorama, le vice-président de l’ATAPF.
Pour Guillaume Colombani, le conseiller technique en charge du tourisme, cette réduction budgétaire est liée à une gestion jugée floue de l’association : « On s’était rendu compte que les missions inscrites dans l’association étaient peut-être trop larges, et qu’elle se dispersait un peu. L’idée, c’est de réduire les missions et d’aller vers le classement, ce qui leur avait déjà été demandé en 2022 (…) Ce qu’on demande à l’association, c’est de présenter des factures, des dépenses qui ont été effectuées. Une photo, ça ne suffit pas pour justifier une dépense ».
Les membres de l’ATAPF se réunissaient jeudi soir lors d’une assemblée générale pour discuter de la suite à donner à ce rabot budgétaire.