Sur terre comme sur mer, le temps semble s’être arrêté à Bora Bora. Pas l’ombre d’un touriste, ni d’une seule embarcation… De mémoire, jamais la Perle du Pacifique n’avait connu une telle situation.
« Aujourd’hui nous avons bloqué les frontières, donc l’activité s’est arrêtée net, explique Rainui Bessineau, le président du comité de tourisme. En 2008 (lors de la crise financière mondiale, NDLR), on avait encore des clients pendant un petit moment. Or là avec la fermeture des frontières et la pandémie qui touche la planète, l’arrêt est net et plus violent. »
« C’est pas une baisse d’activité, c’est un arrêt des activités, appuie quant à lui Philippe Haton, un prestataire de service. Et donc le chiffre d’affaires des entreprises est à zéro. »
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Le secteur touristique, première richesse des îles Sous-le-Vent, représente 80% des embauches, soit 3.000 emplois. Parmi eux, plus de 1.500 personnes étaient en contrat à durée déterminée ou en stage. Ils se retrouvent donc au chômage technique. Un coup dur pour l’île.
« Le chiffre que nous avons, c’est à peu près 3 milliards de manque à gagner par mois sur Bora Bora, poursuit Rainui Bessineau. Et si on estime que le service représente 15%, il y a entre 300 et 400 millions de francs de manque à gagner. »
Ces chiffres sont alarmants mais les professionnels du secteur sont conscients de la nécessité de préserver la santé des populations. Ils restent tout de même optimistes.
« Les banques font un geste magnifique en acceptant le report des échéances, la CPS et les impôts aussi, donc je pense que par rapport à 2008 il y a quand même une différence, conclut Rainui Bessineau. Et je pense que cette différence va faire que les entreprises vont remonter plus vite et je pense qu’on va préserver au mieux les emplois par rapport à 2008 où on avait vraiment perdu tous les emplois. »
Dans ce contexte de crise sanitaire mondiale, l’avenir des entreprises en Polynésie comme dans d’autres pays du monde est suspendu à l’évolution de la situation. Les patrons se préparent déjà à la reconstruction économique.