Après une année 2023 record pour le tourisme, 2024 s’annonce toute aussi radieuse. De quoi conforter le marché de l’emploi, particulièrement boosté cette année par les Jeux Olympiques. Mais la ferveur de l’événement et ses retombées économiques pour le fenua, n’ont pas éclipsé le coût de la vie.
« Nous, ce qu’on voit, c’est que nos salaires, notre pouvoir d’achat, diminuent de jour en jour. Et puis ils n’ont pas l’air de s’en rendre compte. Vous voyez les prix des terrains, de l’alimentation, et après ils nous disent qu’ils ont arrêté l’inflation », soupirait au mois d’avril le secrétaire général de la CSTP/FO, Patrick Galenon.
Dans ce contexte, le Conseil des ministres a augmenté le SMIG de 2,38% à partir 1ᵉʳ mai, portant ce dernier à 1024,74 francs de l’heure. Au-delà de l’inflation, c’est la PSG qui a été au centre des préoccupations depuis la suppression de la TVA sociale fin 2023.
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« C’est un sujet majeur puisque la PSG, ça comporte essentiellement pour nous, en tant que salariés, la retraite et la maladie. Si, malheureusement, on ne retrouve pas la fameuse taxe sociale qui rapportait à la CPS 9 milliards, il faudra augmenter les cotisations. Et vous pensez bien que si on augmente les cotisations, les salariés et les entreprises ne seront pas très contents », soulignait encore Patrick Galenon.
Il a fallu attendre la fin de l’année pour avoir les premières annonces de la réforme de la PSG. À commencer par la suppression du principe de primauté du Régime général des salariés. De quoi récupérer près de trois milliards de francs de cotisations sociales.
2024 a aussi été marquée par un changement de patron au Medef. Seul candidat en lice, Steeve Hamblin a succédé à Frédéric Dock aux commandes d’une organisation plus que jamais échaudée par la loi fiscale.
Les nombreuses réticences des acteurs économiques face au ministre de l’Économie, Tevaiti Pomare, ont d’ailleurs eu raison de lui. Celui-ci a été remplacé, fin août, par son conseiller technique : Warren Dexter. Sa mission : réconcilier le patronat avec le gouvernement.
« On sait que c’est quelqu’un de compétent. On va se mettre au travail et se rencontrer. On verra comment il communiquera. Nous, on est prêts à travailler avec lui », expliquait le président de la CPME, Christophe Plée, peu après la nomination du nouveau ministre.
L’arrivée de Warren Dexter a été suivie d’une série d’annonces sur la fiscalité comme la hausse de la TVA sur le sucre, la baisse des frais d’achats immobiliers, une taxe sur les voyageurs internationaux ou encore une refonte des taxes hôtelières.
2024 a aussi été l’année des inaugurations : celle du terminal de gaz de Hitia’a, ou des 4 fermes solaires de la Presqu’île, portées par les groupes Siu, Moux et la société Ito Nui du groupe Engie.
Au total, près de 60 000 panneaux solaires doivent permettre d’augmenter de 5 % la production d’énergie verte au fenua.
« On peut faire de la coactivité et de la production d’énergie renouvelable. C’est un vrai héritage que l’on veut laisser aux générations futures pour qu’elles puissent s’en inspirer et continuer dans le même principe », indiqué Gérard Siu, le président de la SAS Mahana O’Hiupe.
Malgré l’envolée du tourisme, les compagnies aériennes ont connu une période trouble. Air Tahiti Nui a accusé 10 milliards de francs de pertes cumulées depuis 2022. À la tête d’ATN depuis plus de 10 ans, Michel Monvoisin a été remercié par le Pays, actionnaire majoritaire.
Turbulences également sur le marché local, où les deux compagnies domestiques se sont livrées à une guerre des prix sans merci. Air Tahiti a annoncé le lancement d’une première classe, se positionnant sur le cœur de cible de sa concurrente, Air Moana.
Un temps en grande difficulté financière, la jeune compagnie a finalement obtenu le soutien du Pays et de nouveaux actionnaires. Elle a annoncé, dans la foulée, l’arrivée de Lionel Guérin au poste de p-dg. Une pointure de l’aviation qui a pour mission de rentabiliser la compagnie d’ici à 2026.