2025, « moment critique » pour l’exploitation minière des fonds marins, alerte Greenpeace

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Tiraillée entre défenseurs de la conservation des fonds marins et industriels sur les rangs pour les exploiter, la communauté internationale aborde une année cruciale qui pourrait dessiner l'avenir de l'extraction minière en haute mer. Le projet de code minier international de l'AIFM pourrait en effet être adopté en 2025.

Publié le 27/11/2024 à 12:15 - Mise à jour le 27/11/2024 à 12:21

Tiraillée entre défenseurs de la conservation des fonds marins et industriels sur les rangs pour les exploiter, la communauté internationale aborde une année cruciale qui pourrait dessiner l'avenir de l'extraction minière en haute mer. Le projet de code minier international de l'AIFM pourrait en effet être adopté en 2025.

L’exploitation des fonds marins inévitable ? C’est ce que suggère l’ONG Greenpeace, qui craint que 2025 ne soit un « moment critique » , entre tensions au sein de la communauté internationale sur un moratoire visant à interdire l’exploitation minière en eaux profondes, et la pression des industriels préparant des demandes pour miner.

Car depuis juillet 2023, en raison d’une clause juridique déclenchée par Nuru, petit État insulaire du Pacifique, n’importe quel pays peut déposer une demande de contrat d’exploitation au nom d’une entreprise qu’il sponsorise. Nori (Nauru Ocean Resources Inc.), filiale de l’entreprise canadienne The Metals Company (TMC), compte bien être la première à en bénéficier, espérant commencer en 2026 l’exploitation de nodules polymétalliques dans le Pacifique.

« Nous (…) reconnaissons la responsabilité qui découle de la première demande mondiale de ce type » , a assuré le PDG de TMC à l’AFP. Celui-ci reconnait auprès de ses actionnaires qu’il n’y a « aucune assurance » d’approbation du plan d’exploitation « dans un délai d’un an » ou « du tout » .  L’entreprise, qui met en avant le besoin de ces métaux pour la transition énergétique, vient d’annoncer, « en consultation avec Nauru » , la date du 27 juin pour le dépôt de la demande.

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Une date repoussée de quelques mois pour demander au Conseil de l’AIFM de « clarifier » les choses lors de sa session de mars, a expliqué TMC.

Les membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), chargée de la gestion de la zone des grands fonds marins dans les eaux internationales, se sont réunis mi-juillet 2024 à Kingston (Jamaïque), pour avancer sur le projet de code minier international – futures règles d’exploitation des ressources du plancher océanique sous sa juridiction (uniquement les eaux internationales) – dont l’adoption est, justement, prévue en 2025. Le Conseil, organe exécutif de l’Autorité composé de 36 États membres, n’a en effet jusqu’ici pas réussi à se mettre d’accord sur les règles d’examen d’un tel dossier en l’absence de « code minier » .

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De nombreux sujets épineux restent en suspens, sur les règles environnementales, mais aussi le partage des bénéfices issus de ces ressources labellisées « patrimoine commun de l’humanité » . « Le code est bien avancé, alors s’il y a une volonté politique et beaucoup de travail entre les sessions, c’est possible de le finaliser en 2025 » , dit à l’AFP un ambassadeur auprès de l’AIFM, souhaitant rester anonyme.

« Je ne vois pas cette volonté politique. Les pays qui poussent pour un moratoire n’ont aucune raison d’être flexibles » . Certains observateurs s’inquiètent aussi du risque qu’une finalisation précipitée qui donnerait naissance à des règles bancales. « On est encore très loin d’avoir un texte robuste au regard des risques potentiels » pour les océans, estime Clément Chazot, de l’Union internationale pour la protection de la nature (UICN), qui ajoute que « ne pas adopter le code cette année, ce serait déjà gagner du temps ». Du temps pour renforcer encore la coalition pour un moratoire, qui compte désormais une trentaine de pays.

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Ces derniers ont échoué en 2024 à convaincre le reste des 169 membres de l’AIFM de faire un premier pas vers cette pause, mais les ONG espèrent une nouvelle offensive plus réussie en 2025. Actuellement, une majorité d’États mettent plutôt en avant une position médiane : négocier des règles suffisamment solides pour lancer l’exploitation tout en préservant au maximum l’environnement.

Depuis des années, ONG et scientifiques pointent du doigt la menace de destruction directe d’habitats et d’espèces peut être encore inconnus mais cruciaux, soulignant le manque de connaissances scientifiques.

Ils ont été confortés cette année par la découverte d’oxygène provenant non pas d’organismes vivants mais des nodules polymétalliques. Des conclusions rejetées par TMC qui avait en partie financé ces recherches.

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Les gouvernements restent souverains dans leurs eaux territoriales. Oslo compte ouvrir à la prospection une partie de ses fonds marins en mers, de Norvège et du Groënland. 

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