À la scierie de Papara, la valorisation énergétique des déchets du bois est en route

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Des déchets de bois pour remplacer les énergies fossiles : l'idée fait son chemin à la scierie de Papara, qui mise sur la valorisation de ces résidus comme moteurs d’une nouvelle économie circulaire. Si l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et la direction de l’Agriculture donnent un coup de pouce au projet, reste désormais à structurer la filière de valorisation des déchets du bois au niveau local.

Publié le 25/02/2024 à 16:53 - Mise à jour le 26/02/2024 à 17:16

Des déchets de bois pour remplacer les énergies fossiles : l'idée fait son chemin à la scierie de Papara, qui mise sur la valorisation de ces résidus comme moteurs d’une nouvelle économie circulaire. Si l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et la direction de l’Agriculture donnent un coup de pouce au projet, reste désormais à structurer la filière de valorisation des déchets du bois au niveau local.

Avec près de 6000 hectares de pins des caraïbes plantés sur son sol, la Polynésie regorge de bois. Restent les déchets, souvent inutilisés, que certains professionnels et acteurs institutionnels cherchent à exploiter au maximum.

À la scierie de Papara, on travaille le bois des Pins de Polynésie. L’entreprise vise la découpe de 6000 mètres cube de grumes par an. Les troncs sciés pour la construction de poutres, charpentes, decks, génèrent 45 à 50 % de pertes. D’importants résidus qui pourraient avoir une seconde vie en étant transformés en du bois-énergie, un combustible alternatif.

Directeur de la scierie, Emmanuel Gabriel ambitionne de valoriser ses déchets de bois en créant des plaquettes forestières. Une façon de « remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables pour créer de la chaleur pour les industries polynésiennes » , explique-t-il. Son projet est suivi par la direction de l’Agriculture, qui œuvre à structurer la filière de valorisation, de l’approvisionnement aux consommateurs. En ligne de mire, la mise en place d’une économie circulaire et le remplacement des chaudières fossiles par des chaudières biomasse chez les gros consommateurs industriels.

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La brasserie de Tahiti et l’hôpital de Taaone en exemples ?

Différents acteurs ont déjà joué le jeu en commandant des études de faisabilité. C’est le cas de la brasserie de Tahiti, qui étudie la possibilité de substituer une partie de sa production de vapeur d’eau, actuellement produite par une chaudière au gasoil, par une chaudière bois. « Il y a aussi l’hôpital du Taaone, qui a des gros besoins en eau chaude sanitaire, apportée aujourd’hui par une chaudière au fuel » , note la chargée de mission bois-énergie à la direction de l’Agriculture Clara Vrousos.

Aux Australes, archipel situé dans la partie la plus méridionale de Polynésie, l’île de Rapa s’intéresse à cette étude. L’idée est d’alimenter un réseau de chaleur collectif pour les bâtiments communaux pendant l’hiver austral.

Les entreprises ou les collectivités qui prennent le virage des énergies renouvelables peuvent bénéficier d’un soutien technique et financier grâce au dispositif Fonds Chaleur. « Au-delà des résidus et de la partie circulaire, on s’inscrit dans le sujet de la décarbonation du territoire, ce qui rentre plutôt dans le Plan climat, relève la coordinatrice des missions de l’Ademe en Polynésie Laurie Gorria. On a le projet d’imaginer une énergie renouvelable territoriale, histoire d’être moins dépendant des importations d’énergies fossiles, dont les hydrocarbures » .

Crédit : Infographie TNTV

L’idée est donc celle d’une filière bois-énergie complémentaire de la filière existante pour le bois-matériau. À Papara, pour l’instant, seuls les volumes de sciure sont utilisés pour enrichir les sols en agriculture, ou pour du paillage dans les massifs arborés. Une petite partie, les « chips » , sont revendus pour les animaux, notamment les litières et les zones d’équitation.

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