Pour répondre aux inquiétudes des familles de la vallée de Faatemu face à la petite fourmi de feu, l’association Vai Ava s’est entourée de bénévoles, d’agriculteurs, de guides touristiques et du naturaliste Fred Jacq. Le but : organiser une mission de détection et cartographier les zones infestées. Dans les arbres et à même le sol, chaque centimètre carré est passé au peigne fin. Tout en pointant une feuille, Mireille Vaissiere, vice-présidente de l’association Vai Ava, montre comment repérer le nuisible : « tous ces dépôts blancs, elles se nourrissent de ça les petites fourmis. Et souvent, c’est en retournant les feuilles, quand on voit ce type de dépôt, il faut être assez attentif parce qu’il est possible qu’il y ait la petite fourmi de feu ».
Les zones partiellement ou non infestées sont balisées avec de la rubalise, enregistrées dans les GPS. Les premières constatations sont alarmantes pour le naturaliste Fred Jacq : « par rapport à la détection qui avait été effectuée en 2016, on est à 150 mètres. Donc la fourmi aurait progressé de 150 mètres depuis la dernière détection. »
En 5 ans, les petites fourmis de feu ont fait du chemin, utilisant tous les moyens possibles pour s’installer toujours plus loin, toujours plus haut.
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Dans certaines zones, la densité de population de la fourmi est phénoménale. Même les animaux sauvages sont touchés par ce fléau. « Dernièrement, nos chiens ont attrapé un cochon sauvage qui paraissait aveugle et tout maigre. C’est une conséquence de la fourmi de feu et on a peur que ça arrive jusqu’ici », s’inquiète Anna Porlier, une habitante de la vallée.
Si aucune mesure n’est envisagée rapidement, cette peste pourrait freiner l’économie de Raiatea et nuire à la qualité de vie de ses habitants. Répertoriée sur seulement 2 hectares en 2016, la fourmi de feu a colonisé 310 000 mètres carrés en 2021.